Guinée : L’État retire une concession minière à une filiale d’Emirates Global Aluminium

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Le président de la transition en Guinée, le général Mamadi Doumbouya, a pris une décision majeure dans le secteur stratégique de la bauxite en retirant définitivement la concession minière de Guinea Alumina Corporation (GAC), une filiale du groupe émirati Emirates Global Aluminium. Ce revirement, annoncé par décret présidentiel le lundi 4 août 2025, marque une rupture nette entre l'État guinéen et l'un des plus importants opérateurs miniers étrangers du pays.

En cause, le non-respect de plusieurs engagements contractuels, notamment ceux inscrits dans l'article 88 de la convention minière signée en 2004 et ses avenants, selon les autorités. Le retrait concerne une vaste concession de 690 kilomètres carrés située dans la région de Boké, dans l'ouest du pays. Dès la signature du décret, tous les droits miniers détenus par GAC sont réputés éteints, et le domaine retourne intégralement à l'État, affranchi de toute obligation ou réclamation future de la part de l'ancien concessionnaire.

Pour assurer la continuité de l'exploitation, le gouvernement guinéen a, dans la foulée, annoncé la création d'une nouvelle entité publique baptisée Nimba Mining Company S.A. (NMC). Constituée selon les normes de l'OHADA et les lois guinéennes en matière de gouvernance des sociétés d'État, cette société anonyme disposera d'une autonomie financière et de gestion. Elle sera placée sous la double tutelle du ministère des Mines et de la Géologie, d'une part, et du ministère de l'Économie et des Finances, d'autre part. Son siège est établi à Kamsar, une ville portuaire stratégique dans le circuit d'exportation de la bauxite.

La décision du gouvernement guinéen, si elle s'inscrit dans une volonté affirmée de reprendre le contrôle de ses ressources, pourrait néanmoins ouvrir un bras de fer judiciaire. Dans un communiqué publié dès le mois de juillet, la direction de GAC avait prévenu qu'elle contesterait cette rupture unilatérale devant les juridictions internationales, évoquant également un impact social lourd, avec la suppression de plus de 2 000 emplois directs et indirects.

La Rédaction

Publié le 05/08/25 10:03

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