L'Afrique subsaharienne, championne de l’endettement public

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Selon une note de la Banque mondiale parue la semaine dernière, l'endettement public en Afrique subsaharienne a progressé de moitié en moyenne, pour passer de 40 à 59% du PIB, faisant du continent le champion de l'accumulation de la dette, loin devant les autres régions en développement.

Cette situation préoccupante cache d'énormes disparités par pays, certains connaissant un gonflement plus rapide que les autres.

Ainsi, le ratio médian dette/PIB a été multiplié par deux en Afrique centrale, passant de 26,7 en 2010 à 53,4% en 2018, tandis que, sur la même période, il a progressé d'environ 40 % en Afrique australe.

Les pays exportateurs de pétrole et les pays bénéficiaires de l'initiative PPTE, les principaux responsables de cette accélération de l'endettement public

Dans la moitié des pays bénéficiaires de l'Initiative PPTE, la part de la dette publique dans le PIB a progressé au bas mot de 50%, moins de dix ans après qu'ils aient bénéficié d'un allégement de dette.

Les pays exportateurs de pétrole, comme l'Angola, le Cameroun, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad, ont eux aussi accumulé la dette, le ratio dette publique/PIB y a plus que doublé en 2018 par rapport à 2010.

Selon les experts, cette explosion de la dette publique en Afrique subsaharienne s'explique principalement par les défaillances des systèmes de gestion de l'endettement, mais aussi par le manque de transparence dans ce domaine, la médiocrité de la gestion macrobudgétaire, une dépendance accrue à l'égard de sources de financement plus coûteuses et risquées et une conjoncture défavorable.

A titre d'illustration, le nombre de pays en situation de surendettement ou exposés à de forts risques de surendettement est passé de 9 en 2010 à 18 en 2018, selon les institutions de Bretton Woods

Par ailleurs, la structure de la dette publique a évolué, accentuant les vulnérabilités. Ainsi, la part de la dette libellée en devises a augmenté de 12 points de pourcentage depuis 2013 et ressort à 36 % du PIB en 2018.

Des efforts à consentir pour la soutenabilité de la dette

Il ressort de l'étude selon la Banque mondiale que 29 pays subsahariens sur 47 vont devoir dégager des excédents primaires (recettes intérieures supérieures aux dépenses) pour conserver le niveau de 2018 dans les années à venir.

Excédents primaires à constituer en fonction des pays (% PIB)

                                                                                                        Source : Banque mondiale

Ces excédents peuvent aller jusqu'à 2% du PIB pour la majorité de ces pays. Quant à l'excédent primaire médian nécessaire pour maintenir le ratio dette/PIB à un niveau constant, il se situe autour de 3% du PIB, avec une moyenne de 3,5%, notent les experts.

Des pays comme l'Angola, le Burundi, le Kenya et la République du Congo devront entre autres consentir un effort supérieur à la moyenne.

Dr Ange Ponou

Publié le 10/02/20 10:59

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