La champions nationaux et l’accroissement des investissements privés au cœur de l’Africa CEO Forum

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L'Africa CEO Forum, qui s'impose aujourd'hui comme l'un des cadres de rencontres d'affaires les plus emblématiques du continent consacré au secteur privé africain, a ouvert ses portes ce matin à Abidjan, en présence d'un parterre d'officiels africains et de grands patrons.

Durant deux jours, ces 5 et 6 juin, c'est dans un véritable marathon que vont s'engager les décideurs politiques, grands patrons, investisseurs et experts, afin de participer aux débats et porter la réflexion autour du thème retenu cette année : " De 300 à 3 000 : Comment accélérer l'émergence de la prochaine génération de champions africains ? ".

Un prétexte pour échanger à nouveau autour de grandes problématiques du développement des économies africaines, dans un environnement mondial où l'incertitude semble désormais la norme. Entre dérèglement des chaines d'approvisionnement consécutif aux crises de la Covid-19 et de la guerre en Ukraine, une inflation galopante, la crise énergétique, la hausse des taux et les difficultés de financement, l'économie africaine est de façon récurrente confrontées à des contraintes qu'elle soit pouvoir intégrer voire anticiper.

Un contexte qui doit inciter à sortir des sentiers battus et explorer de nouvelles stratégies de développement, a suggéré le Premier ministre ivoirien Patrick ACHI lors de son discours d'ouverture, à l'effet de répondre aux immenses défis avec en premier lieu une jeunesse qui explose qui peut " être un actif " ou " un passif " pour nos Etats selon les solutions pratiques qui sont apportées.

En cela, l'émergence d'un secteur privé fort, de champions nationaux capables de driver les économies sont d'une grande importante, a relevé le chef du gouvernement ivoirien. Une vision pour laquelle " il faut des Etats proactifs, stratèges, … ", dont la mission est surtout de ‘'créer un cadre propice aux investisseurs'' à travers notamment des investisseurs structurants dans les infrastructures. " L'Etat doit favoriser en outre l'innovation et s'engager fermement à promouvoir le secteur privé ", a-t-il insisté. " Il appartient, a poursuivi le Premier ministre, au secteur privé de prendre le relais, profiter des investissements réalisés par le public pour s'installer et prospérer ".

Mais dans la course au développement, les défis restent encore nombreux. " L'Afrique est seul continent qui n'a pas encore fait sa révolution verte ", a relevé Makhtar Diop, directeur général de l'IFC du haut de la tribune, pour souligner les efforts qui restent à déployer pour investir et attirer les investissements privés dans la région pour accélérer les progrès. Et dans cet effort, le soutien aux PME, grandes entreprises de demain, reste primordial.

" Il faut faciliter l'accès au financement à ce maillon essentiel de nos économies ", a-t-il encore une fois martelé. Ou encore, pour faciliter les investissements majeurs, il a préconisé d'avoir un recours accru ‘'au modèles des partenariats publics privés ". " Il faut l'étendre au secteur des infrastructures ; il faut libérer le potentiel des PPP en Afrique ", a-t-il ajouté.

 

 Seulement 300 entreprises en Afrique génèrent le milliard de dollars de chiffre d'affaires

Dans une étude sur le secteur privé présentée à la faveur d'un panel par McKinsey, il ressort que ‘' L'Afrique compte près de 300 entreprises qui dépassent le milliard de dollars de chiffre d'affaires, contre plus de 2 700 en Europe et 3 300 en Asie ". Un écart qui reste symptomatique d'une région qui devrait englober le quart de la population mondiale à l'horizon 2050, surtout si l'on tient compte du fait que le tiers de ces sociétés sont les filiales de multinationales basées hors du continent, a indiqué Acha LEKE, président de McKinsey et Company Africa.

" Ces firmes sont les relais essentiels de l'autonomie stratégique de leur pays d'origine et la garantie d'une plus grande résilience en cas de crise de l'offre, à l'image de Pfizer pour les Etats-Unis lors de la crise Covid ou ENI pour l'Italie lors de la crise du gaz ", relève le document. " Dans tous les secteurs clés, agribusiness, énergie, numérique… les pays africains doivent créer leurs propres champions, en fonction de leurs avantages comparatifs ".

Mieux intégrer les chaînes de valeur internationales

L'un des grands enjeux pour le secteur privé africain reste une bonne intégration dans la chaîne de valeur internationale, afin de tirer suffisamment parti de l'exploitation de ses matières premières. Comme l'a rappelé le chef du gouvernement ivoirien, les pays producteurs de cacao ne perçoivent que 7% des 114 milliards de dollars générés par l'ensemble de la filière, du producteur de fèves au consommateur final. Un manque à gagner qui montre bien la pertinence des champions nationaux qui peuvent prendre le lead sur ce genre de défis, à l'image du Nigéria où le groupe Dangote a investi massivement pour transformer à lui seul plus du quart de la production nationale de pétrole et résorber la pénurie de carburant que subit régulièrement le plus grand producteur subsaharien d'or noir.

 

 

 

 

 

Jean Mermoz Konandi

Publié le 05/06/23 17:35

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