La Côte d’Ivoire, championne des règles fiscales en Afrique de l’Ouest

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En Afrique de l'Ouest, les pays n'ont pas tous la même façon d'organiser leurs impôts. Certains misent sur la simplicité, d'autres sur la précision. Au fil des années, la Côte d'Ivoire a fait le choix d'un système très détaillé, au point d'être aujourd'hui celle qui compte le plus de règles fiscales dans la région, selon un rapport de la banque mondiale consulté par Sika Finance.

De ce fait, le code général des impôts d'Abidjan rassemble à lui seul 1 153 dispositions, bien plus que le Niger (1 002), le Togo (642), le Burkina Faso (568), le Sénégal (567), le Bénin (511) ou le Mali (446). Même le Maroc, pourtant reconnu pour la solidité de son administration fiscale, n'en compte que 292.

Le code des impôts, c'est un peu le manuel qui rassemble toutes les règles sur la fiscalité d'un pays. On y trouve les grandes obligations comme la TVA ou l'impôt sur les sociétés, mais aussi les exonérations, les cas particuliers et les mécanismes de contrôle. Plus un code est épais, plus il cherche à couvrir de situations différentes pour éviter les zones floues et sécuriser les recettes de l'État.

En Côte d'Ivoire, cette accumulation de règles montre la volonté des autorités de mieux encadrer les activités économiques et de garantir les ressources publiques, dans un contexte où les besoins de financement augmentent. Chaque réforme a ajouté ses précisions, ses exceptions et ses garde-fous, jusqu'à construire un cadre très complet mais aussi plus difficile à comprendre et à appliquer.

Toutefois, un cadre extrêmement réglementé ne garantit pas une collecte fiscale optimale. C'est ce que l'on observe en Côte d'Ivoire, où un code fiscal très complet ne se traduit pas par un rendement élevé. Le Code Général des Impôts (CGI), avec ses plus de 1100 articles et ses fréquents ajustements de taux et de structures, n'a pas nécessairement produit des résultats fiscaux supérieurs à ceux de pays dont les cadres sont moins volumineux. À titre comparatif, le Sénégal et le Maroc, avec environ la moitié et le quart des dispositions ivoiriennes, affichent des ratios impôts/PIB de 19 % et 21,7 %, ce qui dépasse les 13,6 % enregistrés par la Côte d'Ivoire en 2024



Fanuelle YAO

La Rédaction

Publié le 11/09/25 14:09

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