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Le 5 avril dernier, le ministre camerounais des Mines par intérim, Fuh Calistus Gentry, a procédé à l'inauguration de la toute première unité de traitement en vase clos du minerai d'or du pays. Implantée dans la localité de Kana dans la région de l'Est, le projet a été porté par un consortium sino-camerounais constitué des sociétés Codias SA, Yucam et Xin Mining.
Dotée d'une capacité de traitement de 500 tonnes de minerais par jour, cette unité devrait faciliter le processus de dissociation de l'or et de la roche pour les exploitants miniers. Jusqu'ici, ces derniers avaient recours à des produits chimiques notamment le mercure et le cyanure avec des conséquences déplorables sur la nature et les populations environnantes selon le gouvernement. Selon les experts, la plus-value du traitement en vase clos est qu'elle peut extraire plus rapidement de l'or sur des minerais de faible teneur (moins d'un gramme/tonne) et récupérer près de 95% de l'or contenu dans la roche optimisant ainsi les rendements des producteurs.
"Ce système de traitement va permettre de réduire drastiquement le gaspillage de la ressource, opérant ainsi un changement de la situation précaire qui prévaut actuellement dans les régions de l'Est et de l'Adamaoua, tout en diminuant significativement l'empreinte environnementale de l'exploration minière telle que pratiquée actuellement suivant les méthodes d'il y a trois siècles", a déclaré Fuh Calixtus Gentry.
Le membre du gouvernement a par ailleurs indiqué que conformément au nouveau code minier, "il ne sera pas possible pour un opérateur de se voir délivré un permis d'exploitation semi-mécanisé sans avoir pris des dispositions d'installation du système de traitement clos ou signé un contrat avec une société disposant d'un tel système". Quant aux exploitants disposant déjà d'une licence, un délai de 6 mois leur a été accordé pour se conformer à cette exigence.
Ce dispositif contraignant est un petit pas vers l'industrialisation de la filière aurifère au Cameroun. Malgré son potentiel, l'exploitation minière du pays se fait encore de manière artisanale et les nombreux projets annoncés par le gouvernement depuis des années peinent à prendre corps sur le terrain.
Cédrick Jiongo
La Rédaction
Publié le 08/04/24 14:08