Le Cameroun paie 8 milliards FCFA et obtient la relance des centrales thermiques de Globeleq

Les centrales thermiques de Kribi dans la région du Sud et de Dibamba dans le Littoral (304 MW au total) fonctionnent désormais à leur plein potentiel. Globeleq, producteur indépendant d'électricité, a remis en service ces infrastructures en fin d'après-midi du vendredi 7 mars 2025, après avoir reçu un premier paiement de 8 milliards FCFA, a révélé le directeur général de cette entreprise lors d'une rencontre avec la presse. Un geste qui s'inscrit dans un processus plus large visant à apurer une dette de plus 130 milliards FCFA.

Depuis plusieurs mois, les relations entre Eneo et Globeleq sont marquées par des tensions financières croissantes. Le producteur d'électricité britannique réclame un règlement urgent des arriérés dus pour l'énergie fournie. À l'origine de cette situation, des factures impayées accumulées en grande partie par les collectivités territoriales décentralisées et certaines entreprises publiques comme Alucam, un établissement industriel qui œuvre dans la production et la transformation de l'aluminium primaire. ‘'Ce n'est pas que nous ne payons pas du tout, mais nous n'arrivons pas à régler nos factures en totalité, ce qui entraîne des cumuls, des intérêts de retard et des pénalités'', a expliqué le directeur général d'Eneo le 7 mars dernier.

À ce jour, l'ardoise s'élève à environ 137 milliards FCFA, dont 22 milliards d'intérêts et 20 milliards de pénalités. Pour tenter de désamorcer la crise, Eneo a, d'après son directeur général, proposé un plan d'apurement, actuellement en examen par les conseils d'administration des différentes sociétés impliquées. Celui de Globeleq s'est déjà tenu il y a quelques jours, tandis que celui d'Eneo est attendu dans les prochains jours.

Le différend financier entre les deux entreprises n'est pas sans impact sur le quotidien des Camerounais. Depuis septembre 2024, Globeleq a progressivement réduit la production de ses centrales de Kribi (216 MW) et de Dibamba (88 MW). La situation a atteint un seuil critique en janvier 2025, entraînant des délestages massifs à travers le pays, avec un déficit de production atteignant parfois 100 MW par jour.

Face à cette crise énergétique, des négociations ont été menées entre Globeleq et le gouvernement camerounais. Un accord a été trouvé le 21 février dernier, ouvrant la voie à une remise en service progressive des installations de production. Le ministre de l'Eau et de l'Énergie, Gaston Eloundou Essomba, avait confirmé cette avancée lors des premières Rencontres économiques du Cameroun organisées par le Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam).

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 10/03/25 18:39