Le Cameroun va emprunter 36 milliards FCFA pour réformer l’éducation primaire

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Le président camerounais Paul Biya a signé, ce 10 septembre, trois décrets autorisant son gouvernement à contracter de nouveaux emprunts extérieurs destinés à financer le Projet d'appui à l'éducation de base au Cameroun (Paebc). D'après les textes officiels publiés à Yaoundé, ces financements totalisent plus de 36 milliards de francs CFA et impliquent trois bailleurs de fonds du monde arabe et islamique.

Le premier décret habilite le ministre de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey, à signer un accord de financement de vente à tempérament avec la Banque islamique de développement (BID), d'un montant de 18,4 millions d'euros (12,05 milliards FCFA). La BID, basée à Djeddah en Arabie saoudite, est une institution financière multilatérale créée en 1973 par les pays membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI).

La "vente à tempérament" est une formule de financement islamique assimilable à un crédit acheteur : l'institution acquiert un bien ou un service demandé par l'État bénéficiaire et lui revend sur une base de remboursement échelonné, avec des marges convenues à l'avance, en conformité avec les principes de la finance islamique qui prohibe l'intérêt.

Le deuxième texte concerne un prêt de 30 millions de dollars US (18,078 milliards FCFA) accordé par la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA). Cette institution, créée en 1974 par la Ligue des États arabes et dont le siège est à Khartoum, finance principalement des projets de développement en Afrique subsaharienne.

Enfin, un troisième décret autorise la conclusion d'un financement de 9,2 millions d'euros (6,025 milliards FCFA) avec le Fonds de solidarité islamique pour le développement (FSID), fonds spécialisé rattaché à la BID et destiné à soutenir la lutte contre la pauvreté dans les pays membres de l'OCI.

Selon le ministre de l'Éducation de base, Laurent Serge Etoundi Ngoa, ces ressources s'inscrivent dans une réforme structurelle en cours du système éducatif camerounais. Le gouvernement prévoit de réviser la loi d'orientation scolaire de 1998 et le décret de 2001 qui encadre l'organisation de l'enseignement de base. L'objectif est de mettre en cohérence les politiques nationales avec l'Objectif de développement durable n°4 (ODD 4), qui vise à garantir une éducation inclusive et de qualité d'ici 2030.

Le Paebc doit financer la construction de salles de classe, de blocs sanitaires et l'équipement des écoles en matériels pédagogiques. Il vise également à améliorer la formation des enseignants et à renforcer les capacités institutionnelles du ministère.

Ce n'est pas la première fois que le Cameroun mobilise des partenaires extérieurs pour soutenir son éducation primaire. La Banque mondiale finance depuis plusieurs années le Programme d'appui à la réforme de l'éducation au Cameroun (Parec), axé sur le recrutement d'instituteurs, la distribution de manuels scolaires et la mise en place de prêts scolaires communautaires en zones rurales. De son côté, la BID appuie déjà le Projet d'appui à la scolarisation dans les zones d'éducation prioritaires (Paszep), centré sur les infrastructures scolaires et l'équipement des établissements.

Le Cameroun, membre fondateur de la BID depuis 1973, a régulièrement recours à des financements de la BID pour soutenir ses programmes sociaux. Le portefeuille de la BID dans le pays représentait déjà, en octobre 2024, 582,4 milliards FCFA répartis sur 17 projets en cours d'exécution, selon les chiffres du ministère de l'Économie.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 11/09/25 15:27

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