Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé ce 26 juillet un programme de financement en faveur du Tchad, d'un montant de 625 millions de dollars américains, soit environ 455,65 millions de droits de tirage spéciaux (DTS). Cet appui est accordé dans le cadre d'un accord de 48 mois au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC). Une première tranche de 38,5 millions de dollars est immédiatement décaissée.
Ce financement vise à accompagner les réformes économiques engagées par les autorités tchadiennes, dans le cadre du Plan national de développement 2025-2030. Trois grands axes structurent ce programme. Il s'agit notamment de la restauration de la viabilité budgétaire, l'augmentation des dépenses sociales ciblées, et le renforcement de la gouvernance ainsi que le climat des affaires.
L'accord a été précédé par des discussions techniques tenues à N'Djamena du 5 au 16 mai 2025, entre une délégation du FMI dirigée par Julien Reynaud et les autorités tchadiennes. À l'issue de cette mission, un accord de principe avait été trouvé sur un nouveau programme économique de quatre ans, adossé à une FEC, sous réserve de l'approbation du Conseil d'administration du FMI et de garanties de financement supplémentaires.
Selon les engagements pris, le gouvernement entend ramener le déficit budgétaire moyen à 1,5 % du PIB entre 2025 et 2029. Cela passera par une mobilisation accrue des recettes non pétrolières, via des réformes fiscales et douanières, la digitalisation de l'administration, une gestion rigoureuse des arriérés et un encadrement des dépenses publiques. L'objectif est de dégager des marges budgétaires pour financer les projets sociaux et les infrastructures de base.
Le FMI insiste sur le renforcement des programmes de transferts monétaires, de cantines scolaires et du registre social unifié, afin de mieux atteindre les populations vulnérables. Il est également prévu un audit des recettes pétrolières, un diagnostic sur la gouvernance économique, et des mesures pour améliorer la transparence dans le secteur public, notamment au sein des entreprises d'État.
Le programme prévoit en parallèle des réformes dans le secteur bancaire, en lien avec la restructuration des banques publiques, ainsi que des mesures pour améliorer l'environnement des affaires, accélérer la décentralisation et intégrer les enjeux climatiques dans la planification budgétaire.
Après une croissance estimée à 5 % en 2023, l'économie tchadienne aurait ralenti à 3,5 % en 2024. Pour 2025, le FMI table sur une croissance modérée de 3,3 %, avec une accélération progressive si les réformes sont mises en œuvre et que les risques externes restent limités.
Le FMI prévient cependant que les perspectives restent incertaines, en raison notamment de la baisse des prix du pétrole, de l'instabilité régionale et du recul de l'aide extérieure. L'appui du Fonds devrait toutefois permettre de mobiliser des financements additionnels auprès d'autres partenaires techniques et financiers.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 29/07/25 14:08