Face à un soutien financier international limité depuis le coup d'État d'août 2023, et un marché régional des capitaux peu profond, le Gabon peut toujours compter sur la Banque mondiale qui a officiellement repris sa coopération avec le pays en décembre 2023. Le conseil des ministres qui s'est tenue le 20 juin dernier sous la présidence du Général Clotaire Oligui Nguema a entériné des projets de lois dont deux qui autorisent le gouvernement à contracter de nouveaux emprunts auprès de la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD), une branche de la Banque mondiale.
Selon le communiqué final publié au terme du conseil des ministres, le premier emprunt porte sur une enveloppe de 56,2 millions d'euros. Cette enveloppe sera destinée au financement du projet Gabon Digital qui vise à digitaliser l'administration publique gabonaise en adoptant des technologies de pointe. Le deuxième emprunt, d'un montant de 83,1 millions d'euros est destiné au financement du projet d'Harmonisation et d'Amélioration des Statistiques en Afrique de l'Ouest et du Centre- Série de projets 2 (HISWACA). Il permet d'étendre le projet régional de statistiques par l'utilisation des outils communs pour des besoins de comparaison de données au niveau régional. Calculette en main, c'est un total de 140 millions d'euros (environ 91,8 milliards FCFA) que Libreville espère mobiliser auprès de l'institution de Bretton Woods pour ces deux projets.
Voir aussi : Moody's abaisse la note souveraine du Gabon à Caa2 anticipant une forte hausse de la dette
De nouveaux financements qui n'édulcorent en rien les tensions de Trésorerie auxquelles le pays devrait faire face cette année. Cette semaine Moody's a abaissé la note du Gabon à Caa2 déplorant une politique budgétaire jugée trop "expansionniste". L'agence américaine explique que les autorités de transition ont engagé des dépenses supplémentaires en vue de répondre aux attentes populaires, sans toutefois être fixé sur leur capacité à couvrir ces dépenses dans un contexte marqué par un resserrement du financement et des échéances relatives en matière de service de la dette. C'est pourquoi l'agence a anticipé un déficit de financement et n'exclut pas le risque d'une nouvelle accumulation d'arriérés envers les créanciers extérieurs et intérieurs.
Concernant la dette, elle devrait se maintenir sur une pente haussière pour atteindre "son plus haut niveau depuis plus de deux décennies", projette Moody's.
Cédrick JIONGO
La Rédaction
Publié le 21/06/24 17:04
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