Le Ghana débourse chaque année près de 2 milliards de dollars, soit 1 119,4 milliards FCFA, pour combler son déficit en huile de palme. Malgré une consommation nationale estimée à plus de 250 000 tonnes par an, la production locale plafonne à 50 000 tonnes, soit à peine un cinquième des besoins. Le reste provient d'importations massives, qui est une facture salée pesant lourdement sur la balance commerciale.
Face à ce paradoxe pour un pays aux conditions climatiques propices à la culture du palmier à huile., le gouvernement à travers le ministère en charge de l'Agriculture vient de dévoiler une politique nationale ambitieuse de l'huile de palme, articulée autour du programme ‘'RedGold''. L'objectif vise à relancer la production locale, réduire drastiquement la facture d'importation et bâtir une chaîne de valeur intégrée, de la plantation à la transformation.
Dans le détail, ce plan prévoit 1,5 million de plants de palmiers à huile à distribuer aux agriculteurs, l'encouragement de plantations industrielles et artisanales, des incitations fiscales et financières pour moderniser les capacités de transformation, et le déploiement de contrôles à l'importation dès juillet 2025, obligeant les opérateurs à obtenir un permis préalable. La première phase, qui cible la mise en culture de 50 000 hectares, devrait mobiliser 100 millions de dollars d'investissements privés et créer des milliers d'emplois dans les zones rurales.
Un maillon faible : la transformation locale
Si la distribution de plants constitue une étape clé, les experts soulignent que l'insuffisance des infrastructures de transformation demeure le talon d'Achille du secteur. ‘'Sans moulins modernes, stockage adéquat et réseau logistique efficace, une grande partie de la production additionnelle pourrait être perdue ou vendue à bas prix'', a relevé l'association pour le développement de l'huile de palme, rapporté par des sources locales. La fragmentation de la filière, dominée par des petits producteurs peu coordonnés, empêche également de bénéficier d'économies d'échelle et d'un réel pouvoir de négociation sur les marchés.
Au-delà des aspects économiques, le Ghana veut aussi aligner sa production sur les normes internationales de durabilité. L'huile de palme est régulièrement critiquée pour ses impacts environnementaux – déforestation, perte de biodiversité, conditions de travail précaires. Le programme ‘'RedGold'' ambitionne donc d'intégrer des pratiques agricoles responsables, afin de viser des marchés à haute valeur ajoutée, notamment en Europe et en Amérique du Nord.
Il faut indiquer que le Ghana est un grand consommateur d'huile de palme. Le pays utilise l'huile de palme pour une variété d'applications, notamment dans l'alimentation, où elle est utilisée comme huile de cuisson, et dans l'industrie, notamment pour la production de biocarburants.
Narcisse Angan
Publié le 14/08/25 10:04