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Le gouvernement nigérian envisage d'interdire l'importation de panneaux solaires, afin de stimuler la production locale. Cette mesure annoncée récemment par le ministre en charge de la Science, de l'Innovation et de la Technologie, Uche Nnaji, a été prise en raison d'une facture d'importation jugée trop élevée qui a atteint 200 millions de dollars, soit 120 milliards FCFA au cours des deux dernières années. Les autorités veulent alors réduire cette facture exorbitante et permettre le développement de la production locale de panneaux solaires, qui devrait favoriser la création d'emplois.
Cette initiative du gouvernement n'est pas sans faire réagir les acteurs du secteur privé. Muda Yusuf directeur exécutif du Centre pour la promotion des entreprises privées (CPPE), cité par des sources locales, a exprimé de vives réserves quant à la mise en œuvre de cette interdiction. Selon lui, une telle mesure risquerait d'aggraver la crise énergétique que traverse le pays, en particulier en raison de l'insuffisance de la capacité de production locale.
Le Nigeria, avec une consommation électrique moyenne par habitant estimée à environ 160 kWh par an, est loin derrière la moyenne de 350 kWh observée en Afrique subsaharienne. Cette situation, combinée à des tarifs douaniers élevés sur les équipements solaires, pourrait entraîner une réduction de l'accès aux énergies renouvelables pour de nombreux Nigérians.
Le secteur privé insiste sur le fait que l'objectif principal devrait être d'élargir l'accès aux technologies solaires, plutôt que de restreindre leur disponibilité, en particulier dans un pays où le réseau électrique national reste défaillant et où de nombreuses zones rurales sont privées d'électricité. A ce titre, la production locale de panneaux solaires, bien qu'importante, n'est pas encore en mesure de combler le vide laissé par les importations.
Le secteur solaire nigérian, porté par des initiatives hors réseau, attire aujourd'hui des financements internationaux et des investissements privés. Ces efforts visent à décentraliser la production d'énergie et à fournir des solutions durables dans les régions les plus isolées. Toutefois, si l'interdiction d'importation est mise en place avant que les capacités locales ne soient suffisamment développées, cette dynamique pourrait être freinée, voire inversée.
Il est également important de souligner que la transition énergétique ne se fait pas en un jour. Si le pays désire réellement devenir un leader régional de l'énergie verte, des stratégies à long terme doivent être mises en place pour soutenir cette transformation, tant au niveau de la production que de la distribution d'énergie. Cela inclut des mesures pour rendre les panneaux solaires plus accessibles à l'ensemble de la population, avec des politiques tarifaires incitatives et un renforcement des infrastructures.
Narcisse Angan
Publié le 08/04/25 12:42
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