Au Nigéria, le pari industriel du lithium prend forme avec le soutien de la Chine. En effet, le pays s'apprête à la mise en service cette année, de deux grandes usines de traitement du lithium, pour une valeur combinée de 800 millions de dollars, soit 462 milliards FCFA, entièrement dédiées à la transformation locale de ce minéral stratégique. Cette initiative, largement soutenue par des capitaux chinois, marque un tournant décisif dans la politique industrielle du pays.
Le ministre nigérian en charge des Mines, Dele Alake, a confirmé qu'une usine de traitement de lithium d'un coût de 600 millions de dollars, à la frontière entre les Etats de Kaduna et du Niger (au Nord du Nigéria), sera opérationnelle dans le courant de ce trimestre. Tandis qu'une raffinerie de 200 millions de dollars à la périphérie d'Abuja, la capitale politique et administrative, est sur le point d'être achevée. Il a également ajouté que deux autres usines de lithium devraient voir le jour dans l'Etat de Nasarawa (centre-Nord du Nigéria) avant le troisième trimestre. ‘'Nous nous concentrons désormais sur la transformation de notre richesse minérale en valeur économique nationale : emplois, technologies et industrie manufacturière'', a déclaré à Reuters le ministre Dele Alake.
Plus de 80 % du financement des quatre unités industrielles est assuré par des entreprises chinoises, dont Jiuling Lithium Mining Company et Canmax Technologies, selon des annonces distinctes des gouverneurs des Etats hôtes, rapporte Reuters. Les parts restantes appartiennent à l'investisseur local Three Crown Mines.
Ce projet industriel s'inscrit dans la stratégie nigériane de rupture avec le modèle extractif classique. Le pays veut désormais capitaliser sur ses ressources pour développer une chaîne de valeur nationale. L'interdiction de l'exportation de minéraux non transformés, le rejet d'offres de groupes étrangers, à l'image de Tesla en 2022, ou encore la structuration du secteur artisanal, témoignent d'une volonté politique affirmée.
Avec l'entrée en service imminente de ces usines, le Nigeria compte créer des milliers d'emplois, développer des filières industrielles locales et générer de nouvelles recettes fiscales. Ce modèle est appelé à s'étendre à d'autres secteurs stratégiques comme les terres rares, le nickel ou le cuivre. En misant sur la transformation locale, le Nigeria entend s'affirmer comme un hub énergétique et technologique en Afrique de l'Ouest, tout en s'émancipant du rôle traditionnel de simple fournisseur de matières premières. La mise en œuvre de ce projet sera un test décisif pour la capacité de l'État à réformer son secteur minier, structurer ses filières industrielles, et attirer des investissements alignés sur ses priorités de développement.
Soulignons que le lithium, essentiel dans la fabrication des batteries pour véhicules électriques et les énergies renouvelables, représente un marché mondial en pleine expansion. Une étude géologique réalisée en 2022 avait révélé la présence de gisements à haute teneur dans plusieurs Etats nigérians, attirant l'attention d'acteurs industriels majeurs.
Narcisse Angan
Publié le 28/05/25 11:41
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