Les prix mondiaux des denrées alimentaires marquent le pas en mars, mais des tensions persistent

Malgré une stabilité apparente, les marchés alimentaires mondiaux restent sous tension. En mars 2025, l'indice FAO des prix des produits alimentaires s'est maintenu à 127,1 points, un niveau quasiment identique à celui de février. Cette apparente accalmie masque des mouvements contrastés entre les différentes denrées : la baisse des prix des céréales et du sucre a été contrebalancée par la hausse des cours des huiles végétales et de la viande, tandis que les produits laitiers ont vu leurs prix connaître un certain équilibre.

Dans le détail, les prix mondiaux des céréales ont reculé de 2,6% par rapport à février, pour atteindre leur plus bas niveau depuis plusieurs mois. Le blé, notamment, a vu ses prix baisser grâce à une amélioration des conditions climatiques dans les grands pays producteurs de l'hémisphère Nord. Toutefois, la tension commerciale internationale, les fluctuations des devises, et le resserrement de l'offre en Russie ont tempéré cette baisse.

Même tendance pour le maïs, en recul après plusieurs mois de hausse. L'amélioration de la météo au Brésil, le lancement des récoltes en Argentine et des perspectives plus modestes aux États-Unis ont pesé sur les cours. À cela s'ajoute une demande chinoise à l'importation plus faible que prévu, dans un contexte d'incertitudes sur les politiques commerciales.

Du côté du riz, la tendance est aussi à la baisse (-1,7%), en raison d'une demande molle et de disponibilités exportables jugées abondantes.

À contre-courant, les huiles végétales enregistrent une hausse marquée des prix de 3,7%. Le principal moteur ? Une offre insuffisante d'huile de palme en Asie du Sud-Est, affectée par une baisse saisonnière de la production. Les prix de l'huile de soja ont eux aussi grimpé, portés par une forte demande à l'export, en particulier en raison de leur compétitivité. Les huiles de colza et de tournesol n'échappent pas à la tendance haussière, dans un contexte de tarissement de l'offre et de forte demande mondiale.

En conséquence, les prix des huiles végétales affichent une progression significative de près de 24%, en glissement annuel.

Le secteur de la viande enregistre également une légère hausse des prix (+0,9%). La viande porcine a notamment tiré les prix vers le haut, grâce à la reprise des exportations allemandes, suite à la levée de l'embargo lié à la fièvre aphteuse par plusieurs partenaires commerciaux.

Les viandes ovines ont profité d'un regain de demande lié aux fêtes de Pâques, tandis que la viande bovine voit ses cours progresser en raison de l'offre limitée. À l'inverse, les prix de la volaille restent stables, en équilibre entre une demande constante et une production mise à mal dans certains pays par des épisodes de grippe aviaire.

Enfin, les prix des produits laitiers restent stables en mars, mais demeure près de 20% au-dessus de leur niveau de l'an dernier. Derrière cette stabilité globale se cache une dynamique contrastée : si les prix du fromage ont légèrement baissé, ceux du beurre et du lait en poudre ont continué à grimper, tirés par une demande soutenue et une offre limitée dans certaines régions.

Si l'indice FAO reste stable pour le deuxième mois consécutif, le marché mondial des denrées alimentaires reste fragile, exposé aux aléas climatiques, aux tensions géopolitiques et aux incertitudes commerciales. C'est le cas notamment des produits tels que les huiles et la viande, des denrées alimentaires particulièrement sensibles aux ruptures d'approvisionnement et à la volatilité des devises.

La Rédaction

Publié le 08/04/25 18:30