L’Union européenne va mettre un terme à son soutien à la filière banane africaine dès 2020

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A compter de 2020, les producteurs africains de banane, globalement ceux des pays ACP, ne bénéficieront plus de mesures préférentielles à l'entrée du marché européen. La mesure a été réaffirmée par le représentant de l'Union européenne à Abidjan ce 19 septembre à la faveur d'une rencontre internationale réunissant les producteurs africains et ACP.

" Le mécanisme de stabilisation ne sera applicable que jusqu'au 31 décembre 2019, et sa prolongation au-delà de 2019 n'est pas possible car la non-continuation fait partie des accords de libre-échange entre l'Union européenne et les pays d'Amérique Latine ", a indiqué Jobst von Kirchmann, représentant de l'UE en Côte d'Ivoire.

Le soutien de l'UE à la banane africaine permettait à la filière de tenir la concurrence face à la banane originaire d'Amérique Latine réputée plus compétitive. Et devant l'inquiétude que suscite la décision, Jobst von Kirchmann a tenté de rassurer l'assemblée convoquée par Afruibana, association panafricaine de producteurs et d'exportateurs de fruits africains.

Selon lui, au-délà, des prix, les consommateurs en Europe mettre l'accent sur les considérations sanitaire, sociétale et de protection de l'environnement. Des critères de choix qui pourront faire pencher la balance du côté des productions africaines si elles intègrent ces valeurs dans leurs processus de production, a-t-il insisté, évoquant même " une opportunité " pour la filière.

Voir aussi- Côte d'Ivoire : La production de banane dessert a bondi de 18,2% à 121 000 tonnes à fin mars

" L'appel d'Abidjan "

Au terme des assises d'Abidjan, Afruibana et ses partenaires des autres régions ACP ont lancé l'Appel d'Abidjan demandant à l'UE des mesures à l'encontre de leurs concurrents latino-américains. Il y est notamment suggéré de " ne pas baisser les tarifs douaniers appliqués aux pays andins et d'Amérique centrale en-dessous de 75€/tonne et à maintenir cet engagement en ne procédant pas au démantèlement tarifaire ".

Egalement, les producteurs africains demandent la mise en place d'un nouveau programme UE-ACP visant à aider les acteurs à avoir accès à des investissements privés en vue d'accroître les capacités locales de production.

La mise en place de ce programme d'accompagnement répondra d'une part aux stratégies nationales spécifiques et d'autre part à la stratégie globale actuelle des pays ACP pour leur faciliter et appuyer leur accès à l'investissement privé en vue du développement des capacités locales de production.

La culture de la banane (dessert) reste un enjeu important pour les zones rurales des pays de production. D'après Jean-Marie Kakou Gervais, vice-président d'Afruibana, cette culture génère " plus de 60 000 emplois directs et indirects en Côte d'Ivoire, au Ghana et au Cameroun " essentiellement dans les campagnes.

Notons que la Côte d'Ivoire est le premier producteur africain de banane dessert, devant le Cameroun, avec une production avoisinante les 350 000 tonnes. Elle ambitionne rehausser ce niveau à 500 000 tonnes en 2020.

Olivia Yao

Publié le 20/09/19 19:30

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