Dans un nouveau rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur le pays, publié ce 10 septembre, l'économie malienne affiche une reprise plus vigoureuse qu'anticipé. Le taux de croissance du PIB réel devrait atteindre 4,8% en 2024, porté par une bonne campagne agricole et la dynamique du secteur aurifère.
L'or demeure la principale source de recettes d'exportation et continue de soutenir les réserves de change. Le rapport souligne également que les investissements publics dans les infrastructures ont contribué à stimuler l'activité intérieure.
Des déséquilibres macroéconomiques persistants
Le FMI insiste toutefois sur la fragilité de cette reprise. L'inflation, bien qu'en repli à environ 3,5%, reste vulnérable aux chocs alimentaires et énergétiques. Le déficit budgétaire demeure élevé, proche de 5% du PIB, en raison d'une masse salariale publique croissante et de subventions coûteuses aux carburants. La dette publique, qui atteint près de 54% du PIB, exige une gestion prudente pour éviter tout risque de soutenabilité.
L'un des points d'alerte majeurs du rapport concerne la mobilisation des recettes fiscales. Avec un ratio recettes/PIB autour de 14%, le Mali reste en deçà de la moyenne de l'Union économique et monétaire ouest africaine. Le FMI recommande un élargissement de l'assiette fiscale, notamment par une meilleure collecte de la TVA et une rationalisation des exonérations. Sans ces réformes, l'État aura du mal à financer ses priorités sociales et sécuritaires.
Une vulnérabilité accrue aux risques sécuritaires et climatiques
Le rapport note que la stabilité macroéconomique dépend fortement du contexte sécuritaire et de la résilience climatique. Les attaques récurrentes dans certaines régions freinent la production agricole et perturbent les échanges commerciaux.
Par ailleurs, les épisodes de sécheresse et d'inondations liés au changement climatique menacent la sécurité alimentaire. Ces vulnérabilités pourraient accentuer la pauvreté qui touche déjà une grande partie de la population.
Le FMI appelle donc les autorités maliennes à concilier discipline budgétaire et protection sociale. Il insiste sur la nécessité de mieux cibler les dépenses publiques, notamment en faveur de la santé et de l'éducation, afin d'améliorer le capital humain.
Le rapport encourage également à diversifier l'économie au-delà de l'or et du coton, en développant des filières agro-industrielles et des infrastructures énergétiques. Enfin, il recommande de renforcer la gouvernance et la transparence dans la gestion des finances publiques pour restaurer la confiance des partenaires internationaux.
La Rédaction
Publié le 10/09/25 21:37