Le coup d'État militaire perpétré dans la matinée du 30 août dernier au Gabon n'a visiblement pas laissé indifférents les investisseurs de la zone CEMAC invités le même jour à souscrire aux titres de créances de ce pays. En effet, la veille du putsch Libreville avait annoncé une émission de Bons du Trésor Assimilables (BTA) de 26 semaines dans l'optique de mobiliser 9 milliards FCFA sur le marché des titres publics de la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC).
A l'issue de la séance d'adjudication, le pays n'a pu obtenir que 1,9 milliard FCFA (soit 19% du montant sollicité) au taux de 6%, renseigne la BEAC dans un récent rapport. Cette frilosité résulte du climat d'incertitude qui s'est installé dans ce pays d'Afrique centrale dans les heures qui ont suivi le renversement du président Ali Bongo et la prise du pouvoir par un groupe armé avec à sa tête le général Brice Oligui Nguema. Les institutions républicaines ont été dissoutes mais le nouvel homme fort avait, au lendemain de sa prise de pouvoir, annoncé qu'il attachait un prix fort au " règlement de la dette intérieure ".
Le même jour, le Trésor gabonais a honoré un remboursement de 7,37 milliards FCFA sur le marché de la BEAC. Le pays est également attendu ce 8 septembre pour un paiement de 11 milliards FCFA sur une dette contractée un an plus tôt. Ce qui, une fois réalisé, devrait contribuer à rassurer la communauté des investisseurs pour les prochaines sorties. Le calendrier des adjudications du Trésor gabonais prévoit ce 8 septembre, l'émission de BTA de 52 semaines pour lever 9,5 milliards FCFA. Libreville envisage également effectuer un abondement (c'est-à-dire d'une mobilisation de montants additionnels à partir d'obligations déjà émises) sur une OTA de 3 ans rémunérée au taux de 5,5% et pour lequel il espère mobiliser jusqu'à 20 milliards FCFA.
L'issue de ces 2 opérations, dont les résultats seront communiqués au courant de la semaine prochaine, permettra de déterminer la perception que les investisseurs de la région ont du Gabon compte tenu de la situation d'accalmie qui semble désormais régner dans le pays. Toujours est-il que le Gabon reste un émetteur de référence sur le marché régional de la dette publique avec un encours de près de 1 500 milliards FCFA au 30 juin 2023, soit 24,7% du volume global de prêts. En 10 ans de présence sur ce marché, le pays n'a pas encore enregistré de défaut.
Selon Moody's, le Gabon ne devrait pas éprouver de difficulté particulière à rembourser sa dette sur le marché régional. Et pour cause, soutient l'agence, sa trésorerie est appelée à se renforcer avec une augmentation des revenus pétroliers. Moins optimiste, Fitch, qui a placé mardi dernier la note du Gabon “sous surveillance négative”, estime que des sanctions économiques des organisations régionales, à savoir, la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) et la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) pourraient accélérer un défaut.
Cédrick JIONGO
La Rédaction
Publié le 08/09/23 09:50
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