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Mamadou Sangafowa Coulibaly, le ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l'Energie.
La Côte d'Ivoire s'apprête à franchir une étape décisive dans son développement économique. Son bassin sédimentaire, dont le potentiel était jusqu'à présent sous-estimé, a révélé en seulement trois ans deux gisements majeurs : Baleine et Calao. Selon les experts, ce n'est que le début d'une nouvelle ère, les données actuelles laissant entrevoir des perspectives bien plus prometteuses que prévu.
Dans le secteur minier, la Côte d'Ivoire s'impose également comme un acteur de premier plan. Intégrant le top 10 des plus grands producteurs d'or du continent africain, le pays se prépare à rivaliser avec les mastodontes de la région, grâce notamment à l'opérationnalisation de gisements de “classe mondiale”, dont la mine Koné, l'une des plus importantes en Afrique de l'Ouest, découverte par Montage Gold et dont les travaux ont démarré fin 2024.
Si ces avancées sont le fruit des réformes stratégiques engagées depuis le milieu des années 2010, l'enjeu pour le pays est désormais d'attirer davantage de capitaux pour dynamiser l'exploration et l'exploitation de ses ressources. C'est dans cette optique que le ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l'Énergie, Mamadou Sangafowa Coulibaly, entame un roadshow aux États-Unis, avec Houston comme première étape. Capitale mondiale de l'industrie des hydrocarbures, cette ville accueille, à partir du 10 mars, le CERAWeek de S&P Global, un sommet réunissant les décideurs de l'énergie, du gouvernement et du monde universitaire pour discuter des enjeux futurs du secteur.
Le ministre ivoirien interviendra les 11 et 12 mars lors de panels de haut niveau où il mettra en avant le potentiel du bassin sédimentaire ivoirien et les réformes mises en place pour le rendre plus attractif aux investissements. Son discours portera également sur la nécessité pour les États africains d'exploiter leurs ressources pétrolières dans un contexte de pressions occidentales visant à limiter les investissements dans les énergies fossiles. Un sujet qui sera probablement abordé lors de sa rencontre avec Chris Wright, secrétaire américain à l'Énergie, qui défend la vision de l'administration Trump en la matière.
Le ministre a également prévu plusieurs rencontres B2B avec des investisseurs du secteur pétrolier et gazier, dont l'intérêt pour les eaux ivoiriennes ne cesse de croître. Au-delà des hydrocarbures, des infrastructures stratégiques doivent être mises en place pour accompagner la croissance d'un secteur qui, avec le seul gisement Baleine, vise une production de 150 000 barils par jour d'ici 2027, contre 60 000 actuellement. Ces projections ne tiennent pas encore compte du potentiel du gisement Calao, qui pourrait encore réhausser ces ambitions.
Le secteur minier en pleine effervescence
Après Houston, la délégation ivoirienne se rendra à New York et Washington avec un agenda élargi intégrant le secteur minier. L'exploitation de l'or a connu une progression fulgurante ces dernières années, mais le pays mise aussi sur d'autres ressources stratégiques. En plus du manganèse, la Côte d'Ivoire a récemment octroyé des permis d'exploration pour des minerais rares comme le lithium et le coltan. Ce dernier, objet d'une première découverte, sera exploité dans le cadre d'une joint-venture impliquant l'État.
" La Côte d'Ivoire veut mobiliser des capitaux et attirer l'expertise mondiale, y compris américaine, pour développer ses ressources extractives dont l'ampleur réelle reste à déterminer ", a déclaré le ministre aux médias. Il a souligné que l'objectif est de maximiser les retombées économiques de ces ressources, aussi bien pour les générations actuelles que futures. " L'ambition du Président de la République est de faire de ces richesses un véritable levier de prospérité pour notre nation ", a-t-il ajouté.
Un appel à l'expertise de la diaspora
Un des temps forts de cette mission sera la rencontre avec la diaspora ivoirienne, notamment celle évoluant dans le secteur des hydrocarbures. Composée de professionnels chevronnés occupant des postes de haut niveau au sein de grandes firmes internationales, cette diaspora représente un atout majeur pour le développement du secteur.
" Autrefois, certains n'avaient pas de raison de rentrer au pays, faute d'opportunités locales. Aujourd'hui, avec l'essor du secteur des hydrocarbures, la situation a changé. Leur expertise est précieuse et leur retour pourrait jouer un rôle clé dans la structuration de cette industrie ", a expliqué le ministre. Il a ajouté que l'État mettra en place des incitations pour encourager ces talents à créer leurs entreprises en Côte d'Ivoire et à contribuer à la montée en puissance de cette filière.
Avec cette tournée américaine, la Côte d'Ivoire affiche clairement son ambition : asseoir son leadership régional dans le secteur extractif et pétrolier, tout en garantissant une gestion stratégique et durable de ses ressources naturelles. Une stratégie qui pourrait bien redéfinir l'avenir économique du pays.
Envoyé spécial à Houston, Etats-Unis
Jean Mermoz Konandi
Publié le 10/03/25 14:54
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