Le Niger avec le soutien du système des Nations Unies a procédé au lancement ce 27 août, à Niamey, de quatre programmes conjoints d'une ampleur inédite pour la période 2025-2029. Dotées d'un budget global de 1,84 milliard de dollars (1 100 milliards FCFA), ces initiatives visent à impulser une transformation structurelle du pays autour des quatre priorités : la gouvernance socioéconomique, la souveraineté alimentaire, l'éducation et la formation, ainsi que l'employabilité des jeunes.
Fruit de plusieurs mois de consultations stratégiques, notamment la visite en juillet dernier de la vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed, ces programmes incarnent ce que la coordonnatrice résidente de l'ONU au Niger, Mama Keita, a qualifié de ‘'nouvelle génération de partenariats''.
Loin d'une logique de projets dispersés, l'approche privilégie des actions intégrées et de grande envergure, alignées sur le Plan de Résilience pour la Sauvegarde de la Patrie (PRSP), les Objectifs de développement durable (ODD) et l'Agenda 2063 de l'Union africaine, d'après le communiqué des nations Unies publié ce 28 août. La dimension régionale est également affirmée : le Burkina Faso et le Mali bénéficieront de trois programmes similaires chacun, dans le cadre de la Confédération des États du Sahel (AES).
Dans le détail, la gouvernance et la transparence ont trait à la digitalisation des services publics, la mobilisation accrue des ressources internes et lutte contre les fragilités institutionnelles. La souveraineté alimentaire est liée à la réhabilitation et la valorisation de 300 000 hectares de terres agricoles, afin de réduire la dépendance humanitaire et de renforcer la résilience face aux chocs climatiques. L'éducation et la formation touchent à la scolarisation et l'accompagnement de plus de 2 millions d'enfants et adolescents, dont l'alphabétisation de 30 000 filles non scolarisées. Enfin, la jeunesse et l'emploi concernent la formation de 500 000 jeunes et la création de 750 000 emplois, à travers le développement de chaînes de valeur locales et l'appui aux PME.
Ces interventions devraient toucher directement 6,5 millions de Nigériens, avec un accent particulier sur les groupes vulnérables : femmes, jeunes déscolarisés, déplacés internes et personnes handicapées. Avec un taux de pauvreté extrême encore estimé à 45,3% en 2024, mais projeté par la Banque mondiale à 35,8% d'ici 2027 grâce à la croissance agricole, le Niger se trouve à un moment charnière. La réussite de ces programmes conjoints ne se mesurera pas seulement aux signatures solennelles, mais aux résultats tangibles : des terres effectivement cultivées, des emplois réellement créés, des salles de classe construites et un appareil d'État modernisé.
Narcisse Angan
Publié le 29/08/25 18:00