Au Nigéria, le projet de port sec intérieur d'Ijebu-Ode dans l'Etat d'Ogun au Sud-Ouest du pays franchit un palier. En effet, le gouvernement fédéral vient d'obtenir la cession de 130 hectares de terres pour la réalisation dudit projet, une infrastructure logistique stratégique appelée à transformer la dynamique commerciale et industrielle de cette partie du Nigéria. Cette décision fait suite à une demande formelle du ministre de la Marine et de l'Économie bleue, Gboyega Oyetola, adressée au gouverneur Dapo Abiodun le 26 juin dernier, rapportent les médias locaux.
Situé le long de l'autoroute Epe/Mojoda, dans le corridor oriental d'Ogun, le futur terminal portuaire s'inscrit dans la politique fédérale visant à désengorger les ports de Lagos, fluidifier les chaînes logistiques et soutenir la croissance économique nationale.
Une réponse aux goulots d'étranglement logistiques
Ce projet s'intègre dans un réseau qui reliera par voie ferrée le port en eau profonde de Lekki (plus grand port du Nigéria), le port sec de Kajola (Ogun central), celui de Moniya (État d'Oyo), ainsi que l'aéroport international Gateway (Agro-Cargo). Ce maillage multimodal doit permettre de réduire significativement les coûts de transport, d'améliorer la compétitivité des entreprises et de consolider la place d'Ogun comme hub logistique régional.
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Selon les analystes, l'impact attendu est considérable, à savoir allègement de la congestion portuaire de Lagos, la hausse du PIB national, la stimulation du commerce intra-régional et la création de milliers d'emplois dans le Sud-Ouest du pays. Le terminal jouera également un rôle de plateforme de consolidation et de distribution des marchandises, renforçant la compétitivité de la région.
Avec Kajola déjà sécurisé dans le centre et désormais Ijebu-Ode pour l'Est, Ogun aligne ses pôles de développement industriel sur ses trois districts sénatoriaux, garantissant équité territoriale et développement durable. Il faut relever qu'au mois de janvier dernier, le président Bola Tinubu avait validé la création de plusieurs ports secs intérieurs, dont ceux d'Ijebu-Ode (Ogun) et de Moniya (Oyo). L'objectif est clair : réduire les délais chroniques liés à la saturation des infrastructures maritimes, renforcer la fluidité des échanges et stimuler l'économie nationale.
Devant le sénat et la chambre des représentants, le ministre Oyetola a rappelé que la modernisation du secteur maritime répondait à des déficiences structurelles : infrastructures vieillissantes, envasement des cours d'eau, faiblesse de la production halieutique et manque d'embarcations fluviales. Selon lui, la mise en œuvre rapide des ports secs intérieurs fait partie intégrante de la stratégie pour combler ces manques et accroître la compétitivité du Nigéria dans l'économie bleue.
Avec cette allocation de terres, Ogun confirme sa volonté de s'imposer comme un acteur central dans la nouvelle géographie logistique nigériane. Pour le gouvernement fédéral, l'acquisition des 130 hectares marque le point de départ d'un projet qui pourrait changer la physionomie économique du Sud-Ouest et renforcer l'ancrage du Nigéria dans le commerce africain et mondial.
Narcisse Angan
Publié le 30/08/25 10:14