Opération de titrisation de créances de NSIA Banque : Comment ça marche et pourquoi souscrire ?

CI0000002416 - NSBC
La BRVM Ouvre dans 14h3min

Par Daniel Aggré

Daniel Aggré, Directeur général de SIKA FINANCE et de SIKA ADVISORY, est titulaire d'un Master en Banque et Finance et d'une Maîtrise en Economie. Il organise régulièrement des séances de formations aux techniques de la bourse à Abidjan. Il est également l'Administrateur de deux groupes Facebook dont " Investir à la bourse (brvm) " et " Investir à la BRVM ". Il nous explique dans cet article l'opération de titrisation lancée récemment par NSIA BANQUE en des termes plus explicites.

 

L'opération lancée récemment par NSIA BANQUE Côte d'Ivoire, est une innovation sur notre marché. Malheureusement nombreuses sont les personnes qui ont du mal à comprendre cette fabuleuse opération.

Dans le but de rendre cette opération à la portée du grand public, SIKA Finance se propose d'apporter des éléments d'explication de sorte qu'une personne lambda puisse la comprendre afin de pouvoir investir et faire fructifier son épargne.

C'est une opération qui permet de gagner un intérêt brut de 7% chaque année sur 5 ans…et il vous sera restitué votre capital au terme de l'opération. Cela correspond au double du gain que peut offrir un compte d'épargne classique.

Comment se fait une opération de prêt normal ?

Votre banque vous prête de l'argent pour l'achat de votre maison, pour financer vos activités ou simplement un crédit à la consommation. On dit que la banque détient une créance sur vous, que vous devez rembourser sur une période préalablement définie.  Ainsi la banque inscrit votre dette/créance dans son bilan (du côté des actifs) et chaque fois que vous procédez au remboursement (intérêt + capital), cette créance naturellement baisse/diminue jusqu'à l'échéance de votre prêt. Donc, à la fin de l'opération, vous n'avez plus de dette et la banque plus de créance.

Voici donc le schéma simplifié d'un prêt classique. Dans ce schéma, supposons que la banque a seulement les moyens de prêter 10 000 000 FCFA à tous ses clients et qu'elle vous prête 1 million FCFA. Elle a donc la capacité de prêter encore 9 autres millions de francs. Elle répète cette opération avec 9 autres clients…

La banque vient ainsi d'épuiser ses ressources, elle ne peut plus prêter de nouveau. Entre temps, dans notre région, les demandes de financement (ou de crédit) restent importantes, alors qu'en face, comme on vient de le noter, les ressources des banques sont limitées. Il est donc très fréquent de voir des personnes se plaindre de ne pouvoir bénéficier de prêts auprès de leurs banques. C'est aussi le cas pour les entreprises qui, quand bien même elles fonctionnent correctement avec de bons résultats financiers, l'obtention d'un crédit est tout sauf évident. La raison est simple : les banques ont des exigences à respecter et ne peuvent pas prêter au-delà d'une limite imposée par la réglementation. Du coup, il est important que nos banques soient plus imaginatives en proposant de nouvelles idées. C'est le cas de la " Titrisation ", un mécanisme innovant que vient de lancer NSIA Banque Côte d'Ivoire.

Comprendre la titrisation

NSIA banque a fait des prêts à des PME. La banque a donc la possibilité d'attendre sagement, comme dans notre exemple précédent, que ces dernières remboursent tout doucement, avant de pouvoir procéder à de nouveaux prêts. Combien d'années cela va-t-il prendre  alors qu'entre temps d'autres ; PME sont en attente, elles aussi, de financements ? Cette situation est un obstacle au développement des entreprises qui ne peuvent pas financer leurs projets et donc créer des emplois.

Plutôt que d'attendre une longue période pour reconstituer ses fonds avant d'accorder de nouveaux crédits, NSIA Banque a adopté la stratégie de la titrisation. Qu'est-ce que cela veut dire ? La banque a recensé une partie des crédits accordés aux particuliers et PME pour un montant de 40 milliards FCFA dans le cadre de son opération de titrisation de créances. Elle vend ce lot de crédits (ou créances) rassemblés dans un panier unique à des investisseurs à travers la titrisation de créances qui prend la forme d'une opération d'obligation. Ici, les 40 milliards FCFA seront partagés en 4 millions d'obligations (ou titres financiers ou documents certifiés) qui vont coûter chacune 10 000 FCFA.

Ainsi, chaque investisseur (particuliers, entreprises, etc.) peut décider d'acheter un ou plusieurs titres à hauteur de 10 000 FCFA l'unité. Comme contrepartie, il percevra, sur chaque titre, un taux d'intérêt de 7% par an durant 5 ans (durée de l'opération). Et au terme de ces 5 ans, il se verra rembourser entièrement les sommes dépensées pour acheter les titres.

Avantages de cette opération

Pour la banque : cette opération permet à NSIA Banque CI, de bénéficier d'une entrée d'argent, ce qu'on appelle de l'argent frais, et d'améliorer ses ratios afin de respecter les normes ou règles imposées dans le secteur bancaire. Mais surtout, la banque pourra faire de nouveaux crédits, ce qui est une bonne nouvelle pour ses clients.

Que gagne un investisseur comme vous et moi qui souscrivons à cette opération ?

Cette opération est une occasion pour nous, de se faire de l'argent en courant le moins de risque possible, car c'est une " obligation " qui est émise. Donc, les entités en jeu sont obligées de nous payer. Nous aurons donc notre capital investi (montant investi au départ), plus des intérêts et un temps de remboursement bon (moyen terme) de 5 ans.

Cette opération nous permet aussi indirectement de financer les PME en Côte d'Ivoire. En quelque sorte, vous participer à financer les emplois, la croissance économique du pays, car par votre acte citoyen, des pères de familles pourront continuer à garder leur emploi, vous permettez à des chefs d'entreprises de continuer à fonctionner et à développer leur activité.

Quels risques encourrons-nous ?

Comme nous ne cessons de le répéter, là où on gagne de l'argent, il y a toujours un risque. Et c'est important de bien comprendre le risque que vous courrez avant de vous lancer dans l'opération.

Dans cette opération, les créances sont logées dans un fonds appelé " Fonds Commun de Titrisation de Créances (FCTC) " dont la gestion a été confiée à une société distincte de NSIA Banque. Chaque fois qu'un emprunteur (dont la créance a été sélectionnée dans l'opération) rembourse son prêt, NSIA Banque est tenu de le reverser dans le FCTC. Et la société de gestion utilise ces fonds pour faire face à ses engagements envers les investisseurs.

Il y a le risque que les particuliers et PME qui ont contracté un prêt avec NSIA banque et dont les remboursements doivent alimenter le FCTC, fassent défaut (ou aient des difficultés à rembourser leur dette à la date prévue).

Il faut préciser que cette opération porte sur un portefeuille de prêt que NSIA Banque a accordé à 160 PME et à 10 700 personnes (dont de possibles chefs d'entreprises). Quelques-uns pourraient un jour ou l'autre avoir des difficultés, des retards de paiements ou même tomber en faillite. Voici le risque que nous courrons, mais que propose NSIA pour réduire ce risque ?

Que propose NSIA pour réduire ce risque ?

L'opération porte sur 40 milliards FCFA de créances. Cependant, pour tenir compte du risque de défaut indiqué plus haut, NSIA Banque a ajouté 18 milliards FCFA de créances en plus dans l'opération pour servir de réserve

De sorte que si un créancier n'arrive pas à rembourser son emprunt dans les délais, on puise dans la cagnotte de 18 milliards pour combler sans que personne ne s'en rende compte, malin n'est-ce pas ?

Du coup, le risque ici semble être quasiment nul. C'est pourquoi l'agence de notation WARA a attribué une note de tAAA à l'opération, c'est-à-dire que l'agence qui a évalué l'opération estime que les conditions sont réunies pour qu'il n'y ait aucun risque de défaut.

Et il est bien de noter, que la Banque mondiale via sa structure SFI, a déjà souscrit pour 17,5 Milliards FCFA à cette opération, or nous savons combien de fois cette institution peut être méticuleuse, et si elle participe également à cette opération, c'est qu'elle a effectué les études et contrôle nécessaires pour s'assurer qu'il s'agit d'un bon investissement.

Je vous encourage tous, donc à accompagner NSIA dans cette opération. Vous pouvez le faire via les liens ci-dessous (et vous adresser par la suite à votre SGI ou votre banque)

Daniel Aggre

Publié le 27/02/20 20:20

SOYEZ LE PREMIER A REAGIR A CET ARTICLE

Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.

zQiF7uTZk_yp2ZRMtD0tW7ASO1RP9aqoCQcyoDVbJ6M False