Symbole universel de richesse et valeur refuge par excellence, l'or est un métal rare dont certaines nations réussissent à extraire des quantités significatives. Selon les données du World Gold Council, le Conseil mondial de l'or, dix pays se partagent l'essentiel de la production mondiale, soit 55 %. En valeur absolue, ces pays ont extrait à eux seuls 2 041 tonnes d'or, sur un total de 3 661 tonnes produites par environ 51 pays à travers le monde, ce qui leur confère le titre des plus grands producteurs d'or au monde.
Et parmi elles se trouve le Ghana, le seul pays d'Afrique de ce top 10. Installé à la 6ᵉ place, le Ghana réussit à évincer l'Indonésie en 2024 grâce à une production de 140,6 tonnes contre 130,6 tonnes l'année précédente. Cette hausse de 10 tonnes peut notamment être attribuée à la bonne performance de plusieurs sites aurifères majeurs. Parmi les principales mines du pays, on retrouve Obuasi (opérée par AngloGold Ashanti), Tarkwa et Damang (Gold Fields), Ahafo (Newmont), Bibiani, ainsi qu'Asanko. Ces exploitations, réparties dans différentes régions aurifères, constituent le cœur de la production nationale et contribuent de manière significative aux exportations du Ghana.
Mais le secteur reste confronté à des défis, dont la lutte contre l'exploitation illégale (galamsey), la pollution des cours d'eau, et la volatilité des prix de l'or, qui pèsent sur la stabilité économique et environnementale du pays.
La Chine, leader incontesté de la production aurifère depuis plus d'une décennie
En 2024, la Chine confirme sa position de plus grand producteur mondial d'or avec une production de 380,2 tonnes, en légère hausse comparé aux 378,2 tonnes de l'année précédente. Ce maintien en tête est à mettre à l'actif des principales mines aurifères chinoises, concentrées dans la province du Shandong — notamment Shaxi, Zhaoyuan, Linglong, et Sanshandao — reconnues pour leur productivité. On compte également des exploitations majeures dans les provinces du Henan, Heilongjiang, Guizhou et Gansu. En outre, la Chine s'appuie sur ses investissements à l'étranger, avec des mines exploitées dans divers pays, renforçant encore sa capacité de production globale.
Les autres géants du top 5
La Russie conserve sa 2ᵉ place mondiale avec 330 tonnes produites en 2024, soutenue par des gisements majeurs comme Olimpiada (Polyus Gold), l'un des plus vastes au monde, ainsi que Blagodatnoye et Natalka. L'Australie, en 3ᵉ position, affiche 284 tonnes, grâce aux mines de Boddington (Newmont), Cadia (Newcrest), Kalgoorlie Super Pit et Telfer, qui concentrent l'essentiel de la production. Le Canada, 4ᵉ avec 202,1 tonnes, s'appuie sur Detour Lake, Canadian Malartic, Meadowbank et Meliadine pour maintenir un niveau élevé d'extraction. Les États-Unis, 5ᵉ producteur mondial avec 158 tonnes, exploitent surtout leurs gisements du Nevada, notamment Goldstrike, Cortez, Carlin et Round Mountain.
Le Top 10 mondial est complété par le Mexique (140,3 tonnes), l'Indonésie (140 tonnes), le Pérou (136,9 tonnes) et l'Ouzbékistan (129,1 tonnes), qui conservent une place importante sur la scène aurifère mondiale malgré une production inférieure aux cinq leaders.
Rappelons que bien que la Côte d'Ivoire ne figure pas encore parmi les plus grands producteurs d'or au monde, les perspectives sont particulièrement prometteuses. En quelques années, le pays a identifié trois gisements de ‘'classe mondiale'' à savoir le gisement Koné (155,5 tonnes), un second découvert en 2024 (150 tonnes) et, tout récemment, Doropo (plus de 100 tonnes), annoncé en juin 2025 par Resolute Mining.
La hiérarchie mondiale de la production d'or en 2024 reflète à la fois la puissance industrielle des grandes nations minières et la montée en puissance de certains acteurs, comme le Ghana, qui consolide sa position de premier producteur africain et désormais sixième mondial. Si la Chine reste solidement ancrée au sommet, la concurrence reste vive et les volumes peuvent évoluer rapidement selon les investissements, la mise en service de nouveaux projets et la gestion des défis environnementaux et réglementaires. Dans ce contexte, la maîtrise technologique et la gouvernance minière deviennent des leviers stratégiques pour maintenir ou améliorer son rang dans ce marché hautement concurrentiel.
Fanuelle YAO
La Rédaction
Publié le 11/08/25 15:58