À l'occasion du 4ᵉ Sommet du leadership sur le pétrole et l'énergie, le ministre d'État chargé des ressources pétrolières, Heineken Lokpobiri, a insisté sur la discipline du pays vis-à-vis de l'OPEP, tout en plaidant pour une révision à la hausse de son quota afin de refléter sa capacité de production et les réformes engagées.
Selon le dernier rapport du cartel, la production de brut nigériane s'est établie à 1,507 million de barils/jour (Mb/j) en juillet, dépassant légèrement le quota officiel (1,5 million de barils/jour) pour le deuxième mois consécutif. Heineken Lokpobiri a toutefois assuré que ce dépassement ne traduisait pas une volonté de contourner les règles : ‘'Nous n'avons aucune ambition de violer les quotas, mais nous avons l'ambition de les améliorer'', a-t-il déclaré.
Depuis son arrivée au gouvernement, la production est passée de moins d'un million de barils/jour à près de 1,8 million de barils/jour, grâce aux réformes de l'administration Tinubu, à la sécurisation des sites et au retour de la confiance des investisseurs. L'objectif affiché est de franchir le seuil des 2 millions de barils/jour.
Heineken Lokpobiri a dénoncé, par ailluers, les pressions occidentales en faveur d'une baisse de production des pays africains, rappelant que les États-Unis produisent aujourd'hui plus de 20 millions de barils/jour. ‘'Le Nigéria a déjà une loi sur le changement climatique et des sanctions contre le torchage du gaz. Mais nous ne pouvons pas être ceux qui paient pendant que les grands pollueurs accélèrent'', a-t-il insisté.
Le ministre a exhorté les raffineries locales, y compris la méga-raffinerie Dangote, à privilégier le brut nigérian, considéré comme ‘'l'un des meilleurs au monde'', afin de réduire la dépendance aux importations. Il a aussi menacé de retirer leurs licences aux détenteurs de permis non performants : sur plus de 60 permis de champs marginaux, seuls 6 sont aujourd'hui opérationnels.
Les réformes récentes (incitations fiscales, exploitation du gaz non associé, simplification des procédures) visent à attirer davantage d'investissements. Le gouvernement nigérian mise aussi sur le renforcement des compétences locales via le Petroleum Training Institute et le Petroleum Technology Development Fund.
Le Nigéria, première puissance pétrolière d'Afrique, cherche à retrouver son rôle moteur sur les marchés mondiaux, mais reste pris en étau entre la nécessité de booster sa production, les contraintes environnementales et la pression sociale et syndicale. La ligne de crête sera étroite : prouver qu'il est possible d'allier expansion, discipline OPEP et respect des engagements ESG.
La Rédaction
Publié le 22/08/25 21:02