Dans ce contexte de tension sociale, le gouvernement a réagi, ce 9 septembre 2025, en réunissant autour de la table l'Organisation Nationale des Employés du Pétrole (ONEP), le patronat, l'Union Pétrolière Gabonaise (UPGA), le CEPAP et la Commission du Dialogue Social. À l'issue de cette rencontre, Sosthène Nguema Nguema, figure centrale du dispositif gouvernemental, a annoncé une série de mesures destinées à mettre fin à la précarité et aux abus qui gangrènent le secteur.
Le plan repose sur une stricte application des lois existantes, à savoir l'interdiction des sous-traitants jugés véreux, l'encadrement renforcé de l'emploi de la main-d'œuvre étrangère et surtout, l'alignement des salaires des travailleurs gabonais sur ceux de leurs homologues expatriés. Une évaluation est prévue en octobre, suivie d'une application totale des réformes en décembre. ‘'La dignité des Gabonais ne se négocie plus'', a martelé Sosthène Nguema Nguema, reprenant les termes du président Oligui Nguema.
Ces annonces répondent directement aux critiques des syndicats, qui dénoncent depuis des mois le non-respect des clauses issues des dernières assises sociales. Pour les autorités, il s'agit désormais d'imposer une tolérance zéro face aux abus. En inscrivant le respect des textes au cœur de son action, le gouvernement veut prouver que les promesses faites aux travailleurs ne resteront pas lettre morte.
Toutefois, les syndicats restent vigilants. Ils rappellent que de nombreux engagements antérieurs n'ont pas été respectés, alimentant la défiance vis-à-vis des autorités et des compagnies pétrolières. La réussite de cette réforme dépendra donc de sa mise en œuvre effective sur le terrain et de la capacité du gouvernement à contrôler l'action des opérateurs. Entre menace de grève et volonté de restaurer l'ordre dans le secteur, le Gabon pourrait prendre un virage radical.
Issiaka Diakité
La Rédaction
Publié le 10/09/25 20:27