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La Banque mondiale évalue désormais à 1 250 milliards FCFA (2,2 milliards de dollars) le volume total de son portefeuille de projets en République centrafricaine. L'annonce a été faite par Ousmane Diagana, vice‑président de l'institution pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, lors d'un entretien avec le président Faustin‑Archange Touadéra en marge du Caucus africain 2025.
Organisé cette année dans la capitale centrafricaine, le Caucus africain réunit chaque été les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales d'Afrique pour harmoniser leurs positions sur les grandes questions économiques et financières avant les assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale.
Selon M. Diagana, la coopération entre Bangui et la Banque mondiale " a beaucoup évolué " tant sur le plan quantitatif, avec cette enveloppe record, que sur le plan qualitatif grâce à des projets concrets dans les infrastructures, l'éducation, la santé et la protection sociale.
Ces derniers mois, plusieurs financements majeurs sont venus renforcer ce partenariat. Le 23 juillet 2025, la RCA a ainsi obtenu 9,175 millions de dollars (environ 5,3 milliards FCFA) du Fonds pour l'environnement mondial, via la Banque mondiale, pour accroître la résilience de ses villes face au changement climatique dans le cadre du Projet de villes inclusives et résilientes (PROVIR). Ce programme vise notamment Bangui et Berbérati, avec des aménagements pour lutter contre les inondations, restaurer les forêts urbaines et améliorer la gestion des eaux pluviales. L'initiative devrait bénéficier à quelque 300 000 personnes, dont les populations déplacées, réfugiées, ainsi que les femmes et les jeunes.
Ce financement s'ajoute à un don initial de 70 millions de dollars accordé en septembre 2024 par l'Association internationale de développement (IDA) pour améliorer l'accès aux services de base et protéger 1,6 million de personnes des effets des intempéries.
La Banque mondiale souligne que la RCA figure parmi les pays les plus vulnérables aux chocs climatiques. Les pluies extrêmes, la déforestation et une urbanisation rapide fragilisent les villes, comme en 2022 lorsque des inondations avaient déplacé plus de 22 000 personnes et endommagé des infrastructures clés.
L'institution de Bretton Woods reste également engagée dans la lutte contre l'insécurité alimentaire. En juillet 2021, elle avait débloqué 27 milliards FCFA pour financer le Projet de réponse urgente à la crise alimentaire en Centrafrique (PRUCAC), ciblant 460 000 petits exploitants agricoles et visant à accroître la production vivrière tout en renforçant la résilience des ménages vulnérables.
Pour Ousmane Diagana, les progrès réalisés montrent un retour de la Centrafrique " dans le concert des nations " et une volonté politique de stabilisation appréciée des partenaires internationaux. Mais il précise que des efforts restent nécessaires, notamment pour créer des emplois pour les jeunes et lutter durablement contre la pauvreté.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 03/08/25 21:13