La République Démocratique du Congo pourrait recevoir d'ici la fin de l'année plus d'un demi-milliard de dollars d'appuis financiers du Fonds monétaire international (FMI), dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Fonds de résilience et de durabilité (FRD). L'annonce a été confirmée jeudi 4 septembre lors d'une réunion tenue au Centre Financier de Kinshasa, en présence du Ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, du Vice-Premier Ministre chargé du Budget, du Gouverneur de la Banque Centrale, ainsi que de hauts représentants de la Présidence et de la Primature.
La réunion intervient dans le cadre de la mission du FMI actuellement en visite dans la capitale congolaise, en amont de la deuxième revue du programme FEC conclu avec Kinshasa. D'un montant global de 3 milliards de dollars, ce programme vise à soutenir les efforts de réformes macroéconomiques de la RDC, dans un contexte de pressions budgétaires persistantes et d'incertitudes géopolitiques régionales.
Le FMI avait validé une première revue en juillet 2025, qui s'était traduite par un décaissement annoncé de 261 millions de dollars. La seconde revue, prévue pour octobre prochain, pourrait déboucher sur un décaissement équivalent au titre de la FEC, auquel s'ajouterait un financement additionnel de 300 millions de dollars via le FRD — un mécanisme mis en place pour soutenir les pays vulnérables face aux chocs structurels, notamment climatiques. L'ensemble porterait à plus de 500 millions de dollars l'appui financier attendu par Kinshasa d'ici décembre 2025.
L'information a été confirmée à l'issue de la réunion par des sources gouvernementales et figure dans un compte rendu ventilé par le ministère des Finances.
Dans son intervention liminaire, le Ministre des Finances a présenté les derniers indicateurs macroéconomiques du pays. La croissance du PIB est estimée à 6,3 % en 2025, selon des données provisoires du ministère, portée principalement par le secteur extractif. L'inflation annuelle s'établit à 7,8 %, en légère baisse par rapport à 2024. Le franc congolais affiche une dépréciation contenue de 0,3 % face au dollar américain depuis janvier, selon les données de la Banque Centrale.
Ces performances interviennent dans un contexte de dépenses publiques exceptionnellement élevées, notamment dans les secteurs de la sécurité et des infrastructures, ce qui exerce une pression notable sur l'équilibre budgétaire. Malgré cette situation, les recettes domestiques ont connu une progression, portée par un meilleur recouvrement fiscal et la poursuite des réformes administratives. De sources officielles, les recettes d'août 2025 se sont élevées à 1 955,6 milliards CDF, soit 103% par rapport aux prévisions fixées à 1 901,2 milliards CDF.
Les discussions avec le FMI ont notamment porté sur l'état d'avancement des réformes prévues dans le programme, en particulier l'opérationnalisation de la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP), la mise en œuvre du Compte Unique du Trésor, ainsi que la déconcentration de la fonction d'ordonnancement. À cela s'ajoute l'évaluation des ressources issues du contrat minier conclu avec la Chine via la coentreprise Sicomines.
Le suivi du dossier tout premier Eurobonds de 1,5 milliard de dollars que la RDC va lancer dans quelques mois, a également été abordé. Par ailleurs, le FMI a insisté sur la nécessité d'intégrer les risques climatiques et environnementaux dans le cadrage macroéconomique du budget 2026, une exigence croissante dans les programmes appuyés par le FRD.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 09/09/25 09:39