RDC : Kamoa-Kakula franchit les 245 000 tonnes de production de cuivre au 1er semestre 2025

Le complexe cuprifère de Kamoa-Kakula, situé dans le Sud de la République démocratique du Congo (RDC), poursuit son irrésistible ascension industrielle. Au premier semestre 2025, la mine-phare opérée par le canadien Ivanhoe Mines, en partenariat avec le chinois Zijin Mining et l'Etat congolais, a produit 245 127 tonnes de concentré de cuivre, relève un communiqué publié ce 8 juillet. Cette performance représente une hausse de 31 % par rapport aux 186 929 tonnes enregistrées sur la même période en 2024.

Derrière ces chiffres en nette progression, une réalité technique, la mise en service en août 2024 du troisième concentrateur. Cette infrastructure stratégique, associée aux deux premières phases du projet, a porté les capacités de traitement à des niveaux sans précédent. Ainsi, entre avril et juin 2025, 3,62 millions de tonnes de minerai ont été broyées sur le site, soit une progression de 57 % par rapport au deuxième trimestre de l'année précédente.

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Le détail des résultats trimestriels confirme une dynamique haussière bien engagée. Au premier trimestre 2025, 133 120 tonnes de cuivre ont été produites (+58 % en glissement annuel), suivies de 112 009 tonnes au deuxième trimestre (+11 %). Des chiffres qui traduisent non seulement la performance des installations, mais aussi une gestion opérationnelle de plus en plus robuste.

Selon les spécialistes du secteur extractif, Kamoa-Kakula atteint aujourd'hui un niveau de maturité technologique qui la positionne parmi les complexes miniers les plus performants du continent. A terme, le site est conçu pour livrer jusqu'à 600 000 tonnes de cuivre par an, un seuil ambitieux mais atteignable si la cadence actuelle est maintenue.

Toutefois, derrière l'embellie des chiffres, un imprévu de taille vient tempérer les projections. Une activité sismique survenue entre mai et début juin 2025 a entraîné un arrêt temporaire de la mine souterraine de Kakula, affectant mécaniquement la cadence de production. En conséquence, Ivanhoe Mines a dû revoir à la baisse ses ambitions annuelles. La nouvelle fourchette de prévision est désormais située entre 370 000 et 420 000 tonnes pour l'ensemble de l'exercice 2025, loin de l'objectif initial de 520 000 à 580 000 tonnes.

Un recul mesuré, mais révélateur de la fragilité structurelle qui peut encore affecter des projets industriels même à forte intensité technologique. Pour mémoire, Kamoa-Kakula avait terminé l'année 2024 avec une production totale de 437 061 tonnes. Le projet Kamoa-Kakula est structuré autour d'un partenariat tripartite : Ivanhoe Mines et Zijin Mining détiennent chacun 39,6 %, tandis que l'État congolais en conserve 20 % via la société publique Kamoa Copper SA. Ce modèle hybride permet non seulement d'attirer les capitaux et les compétences, mais aussi d'assurer une redevabilité locale sur l'exploitation des ressources stratégiques.
A l'heure où la RDC mise sur ses minerais pour consolider sa souveraineté économique et énergétique, Kamoa-Kakula reste un baromètre clé de la vitalité minière nationale. Si les risques géologiques sont inévitables, la solidité des infrastructures et l'agilité opérationnelle démontrée par Ivanhoe laissent entrevoir un rebond rapide dans les mois à venir.

Soulignons que Trafigura, l'un des plus grands négociants mondiaux de matières premières basé à Singapour, a versé 200 millions de dollars, soit 111,37 milliards FCFA, en avance à Ivanhoe Mines Ltd., pour garantir l'accès à une partie de la future production de cuivre raffiné de Kamoa-Kakula. L'accord, conclu le mois dernier et annoncé le 8 juillet dernier, porte sur 20 % des volumes d'anodes de cuivre qui seront produits.

Narcisse Angan

Publié le 12/07/25 15:37