Sébastien Vetter, co-fondateur du groupe Wizall : ''Nous allons bouleverser le marché du mobile money en Côte d’Ivoire''

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La startup Wizall s'est installée en Côte d'Ivoire avec son offre phare Wizall Money, un service qui veut "chambouler le marché du mobile money" avec un modèle économique différent. Dans cet entretien exclusif accordé à Sika Finance, Sébastien Vetter, co-fondateur et directeur général du groupe Wizall, lève un coin de voile sur ses ambitions.

Sébastien Vetter, co-fondateur et directeur général du groupe Wizall

 

Vous arrivez avec une offre mobile money qui promet de bouleverser le secteur. Qu'avez-vous de plus à proposer sur un marché comme la Côte d'Ivoire ?

On vient proposer une application mobile qui permet de transférer, de payer, de retirer de l'argent et le tout gratuitement. C'est vraiment important et ce qu'on veut, c'est chambouler le marché du mobile money et avoir quelque chose de disponible 24h/24 de n'importe où et avec lequel on peut faire le maximum d'opérations de la vie au quotidien.

On propose une solution de mobile money avec une particularité dans notre offre qui est que quand on a de l'argent sur son porte-monnaie électronique, l'ensemble des transactions est gratuite : on peut envoyer de l'argent gratuitement tout comme faire des paiements marchands ou recharger un badge.

Le seul moment où la transaction est payante, c'est au moment du dépôt. Et une fois que cela est fait, toute la chaîne de transaction qui suit est gratuite. C'est-à-dire que si j'envoie de l'argent à quelqu'un qui, lui également, ramène de l'argent à quelqu'un d'autre, tout se fera gratuitement. Donc on est complètement à l'inverse du modèle économique qui existe actuellement en Côte d'Ivoire.

Et faut-il faire partir d'un réseau Wizall  pour utiliser ces services ?

Non. L'avantage de notre solution c'est qu'elle est multi-opérateurs. On peut ouvrir un compte Wizall Money avec les cartes des trois opérateurs (Moov, Orange et MTN). On télécharge l'application et on ouvre un compte. Pour une personne qui n'a pas de smartphone, elle peut également recevoir de l'argent depuis son wallet (porte-monnaie électronique, ndlr) Wizall Money. Dans ce cas, vous envoyez de l'argent à une personne et à ce moment-là elle reçoit un code par sms et peut retirer l'argent en toute sécurité.

Au-delà de la gratuité des transactions, comment comptez-vous attirer le marché ?

L'une de nos particularités est notamment de travailler avec les entreprises pour leurs proposer une alternative à la manipulation du cash. Nous leurs proposons notre interface web qui va permettre de faire un certain nombre de transferts de manière autonome et sécurisée en direction de leurs partenaires ou collaborateurs non bancarisés. Ainsi, ils vont pouvoir non plus donner du cash, mais envoyer de l'argent via Wizall Money sur leur wallet ou via sms (quand le terminal n'est pas un smartphone).

La grosse différence pour le collaborateur est que tout est gratuit. C'est-à-dire que si je suis payé X francs, je retire effectivement X francs et si je veux envoyer de l'argent ou payer une facture par exemple, je pourrais le faire sans aucun frais. Ce que j'ai gagné, c'est ce que je touche et que j'utilise  au final sur mon compte.

Voir aussi - Côte d'Ivoire : Wizall Money, la solution de paiement sans frais de transaction de Banque Atlantique

Vous arrivez sur un marché où interviennent de grands opérateurs mobiles money qui disposent notamment de réseaux de distribution bien établis. Comment comptez-vous vous imposer à ce niveau ?

Nous sommes complètement indépendants des opérateurs mobiles et le marché ivoirien du mobile money est ouvert à tous types d'acteurs. Donc il y a de la place pour tout le monde. Avec les opérateurs traditionnels, malgré le fait qu'on peut être concurrents, on a l'occasion de signer des partenaires win-win comme la vente de recharges et autres.

En fait, quand on regarde les réseaux de distribution des opérateurs de mobile money, on a des agrégateurs ou grossistes. Quand on a un distributeur exclusif à un opérateur, on ne pourra pas travailler avec  lui, mais dans le cas contraire, on pourra le faire. Et dans ces points de vente là, le distributeur gagne de l'argent.

En quoi consiste votre partenariat avec Banque Atlantique ?

Dans le cadre de notre activité, comme l'exige la règlementation, nous devons travailler avec un émetteur de monnaie électronique (EME) qui est une institution financière. Donc, Banque Atlantique est notre EME en Côte d'Ivoire et dans les autres pays où nous serons présents.

Après, l'idée de ce partenariat c'est qu'on puisse aussi trouver la solution Wizall Money au sein des agences. Et derrière on pourra par la suite monter des offres complémentaires à celles de la banque. Donc c'est du win-win pour eux et pour nous.

Sur quels marchés intervenez-vous et avez-vous d'autres projets d'implantation ?

Aujourd'hui on est présent en Côte d'Ivoire et au Sénégal. On prépare une ouverture au Mali et au Burkina pour fin mai. Nous avons commencé les recrutements dans ces pays. Et après on aura deux autres pays d'ici la fin de l'année.

Au niveau bancaire, il y a cette tendance actuellement au basculement vers le digital. Avez-vous des projets typiques dans ce sens avec votre partenaire ?

Effectivement. Courant 2019, d'ici quelques mois, on va venir avec une offre de nano-crédit, c'est-à-dire qu'à partir de son wallet Wizall Money, on pourra emprunter de l'argent, des sommes allant de 500 FCFA à 50 000 FCFA, des prêts d'une durée de 24 heures à 30 jours pour pouvoir répondre à des besoins de particuliers sur de petits montants certes, mais qui sont importants dans la vie quotidienne.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 18/03/19 11:27

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