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Entre la calculatrice et le carnet de notes, le boutiquier Ismaila Diallo fait le bilan pour un de ses clients et voisin. L'environnement dans lequel évolue ces deux individus est constitué de plusieurs provisions telles que le riz, l'huile, le sucre et des produits de ménage.
Dans un parterre de marchandises, figure également l'oignon. Cette filière fait actuellement l'objet de polémique à Dakar. Le prix du kilogramme est passé du simple au quadruple, soit de 300 FCFA à 1200 FCFA voire plus. C'est le prix qu'applique le commerçant Ismaila. Malgré tout, il n'hésite pas à se dédouaner, rejetant la responsabilité sur les grossistes.
" Nous ne sommes que des détaillants. S'il y a hausse, ça part d'abord des producteurs et des grossistes. Nous commerçants, nous ne faisons que suivre en appliquant bien sûr une marge bénéficiaire. C'est impossible d'acheter le kilogramme d'oignon à 1000 et de la revendre à moins de 1100 FCFA ou 1 200 FCFA. Nous ne sommes qu'un maillon de la chaîne et ne nous faisons que nous adapter ", justifie-t-il, derrière son comptoir.
Son camarade Oumar Ba compte également l'oignon parmi ses produits phares. La hausse subite de l'oignon, il ne s'en émeut pas. Au contraire, il parle d'un phénomène récurrent. Ainsi il ne fait que s'aligner sur les prix du marché. " Les détaillants dépendent des producteurs et des grossistes. Donc s'il y a hausse, ça impacte toute la chaîne. C'est un phénomène récurrent pour cette filière ", clame-t-il.
Le stockage, l'un des problèmes majeurs
Le Sénégal produit de l'oignon. Les principales zones de cultures sont les Niayes (les régions de Thiès et Louga) et la Vallée dans la région de Saint-Louis. Ainsi plusieurs centaines de milliers de tonnes sont cultivées par année selon Moussa Ndoye, membre de l'association des producteurs de Fass Boye (60 km de Dakar).
En 2020, 480 000 tonnes d'oignon ont été produites. En 2021, la production a connu une baisse passant à 435 000 tonnes. Cependant les acteurs sont confrontés à la perte de 25% à 30% de ces quantités faute d'infrastructures de stockage et de conservation.
C'est le principal problème de la filière oignon selon Moussa Ndoye. " Dans certaines localités, les chambres froides ne sont pas adaptées. Comme nous ne pouvons pas tout commercialiser, nous sommes obligés de stocker une quantité. Malheureusement entre 25 et 30% de ces récoltes pourrissent ", regrette M. Ndoye.
À l'en croire, la solution est souvent de brader les productions afin de ne pas subir des pertes importantes et préparer les prochaines campagnes.
Cette situation, selon le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Aly Ngouille Ndiaye; est due à la production simultanée. Pour lui, la première raison est que les producteurs récoltent l'oignon en même temps.
Une organisation des importations
L'approvisionnement des marchés sénégalais connaît deux périodes annuelles d'abondance en oignon. La première va de mars à mai avec la présence sur les marchés d'oignons provenant à la fois des Niayes et de la Vallée. La seconde va de juillet à septembre et coïncide avec la deuxième période de récolte dans la majeure partie de la zone des Niayes.
Ainsi, les importations sont ouvertes à partir du mois de juillet jusqu'au premier trimestre de l'année suivante pour renforcer l'approvisionnement du marché après que les producteurs locaux ont épuisé une partie de leurs stocks. Ce marché est régulé par l'Autorité de régulation des marchés, sous la tutelle du ministère du Commerce, des Petites et moyennes entreprises et de la Consommation.
Les principal pourvoyeur d'oignons pour le Sénégal est la Hollande avec 92% des importations, soit 143 657 tonnes en 2021.
40 000 tonnes attendues sur le marché pour réguler les prix
Quand la demande est plus importante que l'offre, les prix grimpent. Ainsi, pour réguler le marché, le Sénégal a importé vendredi dernier 2 400 tonnes d'oignon. 10 000 tonnes sont attendues dans les prochains jours.
Et d'ici le début du mois de septembre, 40 000 autres tonnes d'oignon devront intégrer le marché selon le directeur adjoint du Commerce intérieur, Serigne Diaw. À l'en croire, le contrôle qualité sera renforcé en rapport avec les forces de défense et de sécurité, pour stopper les commerçants qui tentent d'introduire des produits prohibés sur le marché.
Mouhamadou Dieng
Publié le 10/08/23 11:38
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