Sénégal : Nouvelle taxe de 0,5% sur les retraits et transferts, au-delà de 20 000 FCFA

BRVMC0000000 - BRVMC
La BRVM Ouvre dans 10h41min

Le gouvernement sénégalais, dans le cadre de leur politique de redressement économique et financier, vient d'annoncer une série de réformes fiscales qui bouleversent le secteur du mobile money. Ces nouvelles dispositions, qui concernent aussi bien les transferts que les retraits d'argent, pourraient profondément redéfinir le paysage financier numérique du pays.

Désormais, chaque transaction effectuée via les services de transfert d'argent est assujettie à une taxe de 0,5%. Cette même taxe s'applique aux paiements marchands réalisés par les clients. Les commerçants, quant à eux, doivent s'acquitter d'une taxe additionnelle de 1% sur les montants reçus.

Cette double imposition suscite de nombreuses interrogations quant à ses répercussions. Pour les utilisateurs, cela représente une hausse non négligeable du coût des opérations, en particulier pour ceux qui dépendent du mobile money dans leur quotidien. Pour les commerçants, la taxe supplémentaire pourrait constituer un frein à l'usage des paiements numériques, les incitant à privilégier les transactions en espèces, une tendance qui irait à l'encontre des efforts de digitalisation de l'économie.

Le gouvernement ne s'est pas limité aux flux numériques. Tout retrait d'un montant supérieur à 20 000 FCFA effectué en une journée est désormais taxé à hauteur de 0,5%. Bien que cette mesure vise principalement les opérations de grande ampleur, elle risque d'impacter les petites entreprises et les particuliers qui ont besoin de liquidités pour leurs activités ou leurs dépenses courantes.

Un équilibre délicat entre recettes fiscales et inclusion financière

Ces nouvelles taxes marquent un tournant dans la stratégie économique de l'État, qui cherche à élargir son assiette fiscale et à accroître ses recettes. Toutefois, cette volonté de mobilisation budgétaire pourrait compromettre l'essor du mobile money, notamment dans les zones rurales où les services bancaires classiques restent rares.

Une fiscalité jugée trop lourde pourrait également encourager le retour à l'économie informelle, avec une recrudescence des paiements en espèces. Cela compliquerait davantage le suivi des flux financiers et affaiblirait les mécanismes de régulation.

Ces réformes soulèvent ainsi un débat fondamental : comment concilier la nécessité de renforcer les ressources publiques avec l'impératif de préserver un environnement favorable à l'innovation et à l'inclusion financière ? Le secteur du mobile money, qui a largement contribué à la modernisation de l'économie sénégalaise, se retrouve aujourd'hui à un tournant décisif.

Mamadou Diao Barry

La Rédaction

Publié le 15/09/25 19:25

SOYEZ LE PREMIER A REAGIR A CET ARTICLE

Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.

8YPP75ZTaS51fheX1xXk2WVO5ut0-A2Syl8Nmef9keg False