Société Générale Côte d’Ivoire : ‘’Une banque solide et rentable’’

" A 60 ans, Société Générale Côte d'Ivoire est un jeune athlète qui court vite ", s'est exclamé Aymeric VILLEBRUN, le directeur général, au cours d'une rencontre avec la presse ce 30 septembre pour présenter les résultats du premier semestre 2021. L'établissement lancé en 1962 tient en effet solidement les rênes d'un marché bancaire ivoirien, isolé qu'il est au sommet du secteur.

Avec des parts de marché en dépôts et crédit qui approchent les 20%, près de deux fois plus que ceux de son poursuivant immédiat, Société Générale Côte d'Ivoire ne finit pas de démontrer qu'il a de solides ressorts. A fin juin, la banque a engrangé 30,89 milliards FCFA de bénéfice (48,4 milliards FCFA réalisé sur tout l'exercice 2020) enregistrant une forte progression de 28,4% comparé à la même période en 2020. Une performance tirée par une excellente orientation de ses indicateurs qui ont tous réalisé une croissance à deux chiffres.

Le PNB a crû de 12% à 88,7 milliards FCFA, les crédits et les dépôts ont augmenté chacun de plus de 18% (avec un ratio loan to deposit de 76%), le résultat brut d'exploitation s'est inscrit en hausse d'un peu plus de 11%. Et l'amélioration du coût du risque de plus de 29% a permis de dégager 3,8 milliards FCFA qui ont consolidé le résultat net. En outre le coefficient d'exploitation reste quasiment stable et s'inscrit même dans une tendance baissière s'étant établi à 47,7% fin juin 2021 contre 48,5% à fin juin 2018.

Maîtrise des risques

Société Générale Côte d'Ivoire se veut une banque " solide et rentable " mais aussi " pérenne ", a insisté le management. Une ambition qui impose une gouvernance rigoureuse et une bonne " maîtrise des risques ".

Aussi, dans le sillage de l'amélioration du coût net du risque, le taux de créances douteuses s'est-t-il replié à 8,1% (contre 8,7% à fin juin 2020), et le taux de couverture des créances en souffrance s'est pour sa part consolidé, passant à 89% (contre 88% à fin juin 2020). En outre, le portefeuille de crédit reste diversifié, aucun secteur d'activité ne représentant plus de 20% de l'encours de crédit.

Par ailleurs, engagée depuis des années à renforcer ses fonds propres, la banque se félicite d'avoir hissé son ratio de solvabilité (qui traduit sa capacité à faire face à ses engagements) à 15,4% sur la période, là où le régulateur a fixé un seuil de 11,5% à l'horizon 2023.

Une fin d'exercice attendue en hausse

Même si le management n'a pas voulu s'engager à faire des projections chiffrées sur le terme de l'exercice, il a laissé tout de même entrevoir que le bénéfice devrait s'inscrire en croissance. Une perspective qui devrait impacter les dividendes qui suivent un trend haussier depuis 2018.

Selon Aymeric VILLEBRUN, la banque a été depuis 2018 contrainte, concernant les dividendes, par une mesure règlementaire imposant de renforcer les fonds propres dans une certaine proportion jusqu'en 2022. Une décision qui a été bien appliquée, ce qui laisse entrevoir que libérée de cette obligation, Société Générale CI pourrait (à mettre au conditionnel) à nouveau cadeauter ses actionnaires.

Rappelons que depuis l'exercice 2017 où il avait distribué 580,5 FCFA par action, l'établissement a réduit le niveau de dividende qui est passé à 202,5 FCFA en 2018 avant de remonter à 368,3 FCFA au titre de l'exercice 2020. Les perspectives pourraient donc être alléchantes …

Le titre s'affole à la BRVM

A la BRVM, le titre SGBCI s'affole et atteint ses niveaux records d'il y a 3 ans. Sur un an au 30/09/2021, la valeur a progressé d'un peu plus de 64%. Et depuis la publication du résultat semestriel ce 8 septembre, le cours est passé de 8 950 FCFA à la clôture à 10 350 FCFA en fin de séance ce 30 septembre, enregistrant un bond de 15,6%.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 01/10/21 15:25