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Dans le cadre du processus de reprofilage de la dette de la Société nationale de Raffinage (SONARA), l'État camerounais a conclu le 29 septembre dernier un accord avec Trafigura PTE LTD qui lui réclame une dette de 23,3 millions de dollars, soit environ 15 milliards FCFA. Le deal permet à Yaoundé d'éponger sur 10 ans, la dette due au trader suisse des matières premières, assorti d'un taux d'intérêt hors taxe de 5,5% par an.
Un accord similaire a déjà été signé avec deux autres fournisseurs de brut à la SONARA, notamment Vitol et PSTV pour des remboursements respectifs de 185 milliards FCFA et 8,5 milliards dans les mêmes conditions sus-évoquées.
Selon le ministre des Finances Louis Paul Motaze, Mercuria Energy Trading, Petra Energy et Addax Energy, devraient également parapher des accords similaires avant la fin de cette année. Pour honorer ces remboursements, l'État, garant en dernier ressort de la dette de la SONARA, prélève 47,88 FCFA (0.077 dollars US) sur chaque litre de pétrole vendu à la pompe pour approvisionner un compte séquestre logé dans les livres de la BEAC.
A chaque échéance, le montant prévu dans le tableau d'amortissement est prélevé et reversé dans le compte de chaque trader. Bien plus, les banques locales, qui réclament 261,4 milliards à la société, seront également réglées de la même manière, selon les termes de l'accord signé avec l'État.
C'est de cette manière que Yaoundé compte effacer l'ardoise de la société publique la plus endettée du Cameroun, avec un encours de 685,8 milliards FCFA (plus de 1100 milliards de dollars) au 31 mars 2023.
Unique raffinerie de pétrole du pays, la SONARA est, en effet, entrée en cessation de paiement au lendemain de l'incendie survenue le 31 mai 2019, et qui a ravagé une partie de ses installations, occasionnant du coup l'arrêt de ces activités jusqu'à ce jour. Depuis lors, le pays importe la totalité des hydrocarbures consommés sur le territoire.
L'équation de la réhabilitation
A côté de l'effacement de la dette commerciale, la reconstitution des unités détruites et la relance des activités de la raffinerie demeurent toutes aussi importantes pour les pouvoirs publics.
En plus de la reconstruction des unités détruites, le pays veut moderniser son unique raffinerie en y installant un système d'hydrocraquage qui permet de raffiner le pétrole brut local à moindre coût et de réduire la dépendance aux importations. Ce qui va permettre à la SONARA d'augmenter sa capacité de raffinage annuelle de 2,1 millions à 3,5 millions de tonnes. Pour cet ambitieux projet, il faudra débourser la somme de 600 milliards FCFA.
Cédrick Jiongo
La Rédaction
Publié le 02/10/23 21:45