Il aura fallu à peine quelques jours pour la BAD se ravise pour ordonner une nouvelle enquête sur les allégations contre le président de l'institution, sous la pression américaine pourrait-on dire.
Le conseil d'administration de l'institution a en effet décidé ce 26 mai d'autoriser une enquête indépendante après que le gouvernement américain, par la voix du secrétaire d'Etat au Trésor Steven Mnuchin, a exprimé en fin de semaine dernière sa totale désapprobation suite aux conclusions d'une première investigation du comité d'éthique, un organe interne, qui avait disculpé Akinwumi Adesina des accusations portées à son encontre par un groupe anonyme d'employés.
Deuxième plus important actionnaire du groupe de la BAD après le Nigéria, les Etats-Unis sont parvenus à rallier à leur position d'autres actionnaires occidentaux comme le Danemark, la Norvège, la Finlande et la Suède, d'après Bloomberg.
Voir aussi – BAD : Le gouvernement américain réclame une enquête ‘'indépendante'' sur la gouvernance d'Adesina
Bénéficiant d'un triple AAA des principales agences de notation, gage de son excellent niveau de gouvernance financière, la BAD qui a régulièrement recours au marché financier international a une réputation à défendre. Elle doit montrer qu'elle se conforme aux normes les plus élevées d'éthique et de transparence auxquelles se soumettent les plus importantes institutions multilatérales de la planète.
Rappelons que fort de sa réputation, la BAD avait réussi à lever, le 27 mars dernier, un montant record de 3 milliards de dollars lors d'une émission d'obligations sociales dédiée à la lutte contre le covid-19, une grande première mondiale pour ce type d'opération.
Voir aussi - Covid-19 : La BAD réalise avec succès une levée ‘'exceptionnelle'' de 3 milliards $ sur le marché international
Les nouvelles investigations doivent donc démarrer alors que qu'Akinwumi Adesina devait être plébiscité pour un second mandat à la tête de la banque panafricaine de développement en août prochain.
A l'origine de toute cette affaire, un rapport adressé aux administrateurs de la BAD par un groupe de lanceurs d'alerte qui avait accusé l'économiste et ex ministre nigérian de l'Agriculture de ne pas respecter les procédures internes en matière de recrutement, de népotisme et d'enrichissement illicite au détriment de l'institution. Des accusations que ce dernier avait démenti à maintes reprises.
Jean Mermoz Konandi
Publié le 27/05/20 12:29
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