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En marge de la 9ᵉ Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD 9), le Premier ministre ivoirien, Robert Beugré Mambé, a procédé ce 21 août, à la signature d'une série d'accords couvrant des secteurs clés de l'économie nationale : santé, transports, éducation, agriculture, environnement et numérique.
Ces engagements, qui s'inscrivent dans le vaste programme de coopération initié par Tokyo, renforcent le positionnement de la Côte d'Ivoire comme partenaire stratégique du Japon en Afrique de l'Ouest. Pour rappel, la TICAD 9 ambitionne la conclusion de près de 300 partenariats entre le Japon et le continent africain.
Parmi les accords phares, figure une déclaration conjointe signée avec le ministre japonais de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie, Muto Yoji. Ce texte vise à améliorer l'environnement des affaires et à stimuler les investissements bilatéraux. Il prolonge le forum économique public-privé Japon-Afrique organisé à Abidjan en décembre 2024, qui avait jeté les bases d'une coopération renforcée dans quatre domaines majeurs tels que le commerce, l'investissement, le partenariat interentreprises et développement des ressources humaines.
Pour Abidjan, ce partenariat ouvre la voie à un accès élargi au capital et au savoir-faire japonais, dans un contexte où le pays cherche à consolider sa croissance et à diversifier ses leviers de développement au-delà du cacao et de l'agriculture traditionnelle. Avec la signature de ces nouveaux accords, la Côte d'Ivoire confirme sa volonté de tirer parti de ce partenariat de long terme pour consolider son statut de pôle économique régional et attirer des capitaux dans des secteurs stratégiques.
En toile de fond, ces accords traduisent une ambition claire, à savoir hisser la Côte d'Ivoire au rang des économies africaines capables de conjuguer stabilité, attractivité et innovation dans un environnement mondial de plus en plus compétitif.
L'Afrique au cœur d'une stratégie d'intégration industrielle
A la plénière consacrée à l'économie, présidée par l'ancien Premier ministre japonais Kishida Fumio, la ministre ivoirienne du Plan et du Développement, Nialé Kaba, a insisté sur l'importance de la coopération public-privé. Le Japon, pour sa part, a annoncé un train de mesures ambitieuses : mobilisation de financements privés via la JICA, soutien à la co-création industrielle entre startups africaines et entreprises japonaises, révision du système généralisé de préférences commerciales, mise en place d'un groupe de travail conjoint Japon-Afrique, intégration économique accrue à travers le projet du couloir de Nakala, reliant l'océan Indien aux marchés africains intérieurs.
Un volet majeur des discussions porte sur la formation de 300 000 jeunes africains en trois ans, dans des domaines stratégiques comme la santé, l'agriculture, l'industrie et l'intelligence artificielle. Pour la Côte d'Ivoire, qui dispose d'une population jeune et en forte croissance, cet engagement représente un levier crucial pour renforcer le capital humain et accélérer l'industrialisation.
Les défis africains en toile de fond
Au-delà des accords bilatéraux, la TICAD 9 a également mis en lumière les défis structurels auxquels fait face le continent. La sous-secrétaire des Nations Unies chargée de l'Afrique a rappelé quatre priorités urgentes : l'industrialisation et le commerce, la gestion soutenable de la dette, les réformes institutionnelles et l'innovation numérique. Elle a surtout insisté sur la nécessité de relever le défi énergétique, condition sine qua non de toute stratégie de croissance durable. Créée en 1993, la TICAD s'est imposée comme l'un des forums majeurs de dialogue et de coopération entre le Japon et l'Afrique.
Narcisse Angan
Publié le 22/08/25 15:17