UEMOA : L’inflation replonge à -0,9% en juillet, une 2e incursion en territoire négatif

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L'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a franchi un nouveau seuil marquant dans son cycle des prix. En juillet 2025, le taux d'inflation annuel s'est établi à -0,9%, après une réalisation de -0,2% le mois précédent, confirmant pour la deuxième fois cette année une évolution en territoire négatif. Ce repli reflète la forte détente des prix alimentaires et une baisse plus modérée dans les services, redessinant le paysage économique de l'Union.

Le recul observé en juillet est principalement attribuable aux produits alimentaires, dont les prix ont diminué de 1,7 point de pourcentage, contribuant pour -0,8% à l'inflation globale, selon les chiffres de la BCEAO. Les services de restauration et d'hôtellerie ont également suivi la même tendance, avec une contribution négative de -0,8%, traduisant un ajustement à la baisse de la demande dans un contexte économique encore fragile.

Une inflation sous-jacente proche de la stabilité

L'indice d'inflation sous-jacente, qui exclut les prix des produits frais et de l'énergie pour mieux refléter la tendance de fond, s'est légèrement contracté pour atteindre 0,6% en juillet contre 0,7% en juin. Ce niveau témoigne d'une relative stabilité des prix en dehors des composantes volatiles, confirmant que la baisse générale reste concentrée sur les produits de première nécessité.

Cinq pays de l'Union sur huit ont affiché une inflation négative en juillet. Le Niger enregistre la plus forte déflation avec -9,1%, conséquence d'une baisse prononcée des prix alimentaires. La Guinée-Bissau suit avec -1,9%, tandis que le Burkina Faso et le Togo affichent chacun -1,1%. La Côte d'Ivoire, moteur économique régional, enregistre pour sa part une inflation de -0,8%. Ces évolutions contrastées traduisent des dynamiques locales spécifiques, mais convergent toutes vers un environnement de prix orienté à la baisse.

La persistance d'un taux d'inflation négatif, même ponctuel, soulève des enjeux de politique économique pour l'Union. Si la baisse des prix offre un répit aux ménages face au coût de la vie, elle peut également signaler un ralentissement de la demande intérieure et fragiliser les recettes publiques. Les autorités régionales devront ainsi arbitrer entre la nécessité de soutenir la consommation et celle de préserver la stabilité macroéconomique.

Dr Ange Ponou

Publié le 10/09/25 10:23

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