Le Niger a mobilisé ce 28 août, un montant de 10 milliards FCFA sur le marché des titres publics de l'UMOA, à travers l'émission d'un Bon assimilable du Trésor (BAT) de maturité 364 jours. Si l'opération a atteint son objectif financier, elle s'est soldée par un rendement moyen pondéré particulièrement élevé de 11,12%, confirmant la tendance observée lors de la précédente intervention du 18 août (11,07%).
Les investisseurs ont répondu présents avec des soumissions globales atteignant 12,07 milliards FCFA, soit un taux de couverture de 120,79%. Toutefois, fidèle à sa stratégie prudente, le Trésor public nigérien a limité ses acceptations au montant initialement recherché, fixant le taux d'absorption à 82,79%.
Cette discipline budgétaire traduit la volonté des autorités de ne pas céder à un surendettement à court terme, malgré la pression des conditions de financement de plus en plus coûteuses sur le marché régional.
Fait marquant de cette émission : aucun investisseur local ne s'est manifesté. L'essentiel des fonds mobilisés provient de l'extérieur, en l'occurrence du Burkina Faso, avec 9,93 milliards FCFA, représentant 99,3% du montant retenu.
Des taux en forte hausse, un signal préoccupant
Le rendement supérieur à 11% interpelle. Il traduit à la fois le coût croissant du financement souverain pour le Niger et le niveau de risque perçu par les investisseurs. Dans un environnement régional marqué par une hausse généralisée des taux sur le marché de l'UMOA, Niamey se retrouve contraint d'accepter des conditions de plus en plus onéreuses pour refinancer son budget et assurer ses besoins de trésorerie.
Cette opération illustre la résilience financière du Niger, capable de lever les montants recherchés malgré des conditions de marché défavorables. Mais elle pose aussi la question de la soutenabilité d'un endettement à coût élevé. A court terme, le pays parvient à maintenir sa présence sur le marché régional. A moyen terme, la nécessité d'une meilleure mobilisation de l'épargne intérieure et d'un élargissement de la base d'investisseurs locaux s'impose comme une priorité.
Narcisse Angan
Publié le 29/08/25 12:08