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Les perspectives de croissance devraient s'améliorer cette année en Afrique subsaharienne au regard des prévisions que vient de dévoiler la Banque mondiale. En effet, dans l'édition d'avril 2024 de son rapport Africa's Pulse publié ce 8 avril, l'institution de Bretton Woods table sur un taux de croissance du PIB de 3,4% de la région en 2024, contre 2,6% en 2023. Cette dynamique devrait être conservée en 2025 où la croissance économique est attendue à 3,8%.
"La reprise est principalement due à une plus forte croissance de la consommation privée, la baisse de l'inflation augmentant le pouvoir d'achat des revenus des ménages", précise ce rapport intitulé "S'attaquer aux inégalités pour relancer la croissance et réduire la pauvreté en Afrique".
Cette embellie économique s'accompagne également de mesures d'assainissement budgétaires adoptées par plusieurs africains dont le Ghana, le Kenya et le Nigéria. Conséquence, le déficit budgétaire médian de la région devrait diminuer légèrement, passant de 3,8% du PIB en 2023 à 3,5% du PIB en 2024.
Cette amélioration des soldes budgétaires devrait se matérialiser par une réduction du taux d'endettement qui devrait de 61% du PIB en 2023 à 57% du PIB en 2024. Toutefois, le rapport précise que plus de la moitié des pays africains sont confrontés à un fardeau de la dette insoutenable ou cherchent activement à restructurer ou à reprofiler leurs dettes. Cette situation les expose à des coûts d'emprunts extérieurs plus élevés face à l'insuffisance de l'épargne locale.
Dans le même élan, la Banque mondiale affirme que la multiplication des conflits et des violences dans la région continuera à peser sur l'activité économique. "Bien que limités jusqu'à présent à de petites économies, les coups d'Etat militaires et le risque de contagion des coups d'Etat ont un impact significatif sur le sentiment des investisseurs internationaux et la perception du risque dans l'ensemble de la région", soutient-elle.
La croissance actuelle est insuffisante pour réduire la pauvreté
S'agissant de la capacité de la croissance économique à réduire la pauvreté en Afrique subsaharienne, la Banque mondiale répond par la négative. Pour elle, le rythme actuel de l'expansion économique dans la région reste lent et insuffisant pour avoir un effet significatif sur la réduction de la pauvreté.
En d'autres termes, la croissance économique en Afrique subsaharienne réduit moins la pauvreté que dans d'autres régions du monde. Ainsi, l'élasticité de la pauvreté par rapport à la croissance en Afrique subsaharienne montre qu'une croissance du PIB par habitant de 1% équivaut à une réduction de la pauvreté de 1%, contre une réduction de la pauvreté de 2,5% dans le reste du monde.
De ce qui précède et dans un contexte d'accès limité aux financements extérieurs de plusieurs pays africains, la Banque mondiale recommande une mobilisation accrue des ressources intérieures. Ces ressources devraient être ensuite canalisées vers des dépenses publiques favorables à la croissance.
Dr Ange Ponou
Publié le 09/04/24 08:46
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