En 2023, les opérateurs économiques ont importé une cargaison totale de 620 407 tonnes de riz sur le territoire camerounais pour une facture de 200,8 milliards FCFA (360 millions d'euros), selon les données de l'INS, le statisticien gouvernemental. Comparées à l'année 2022, les dépenses d'importation de cette céréale ont diminué de 63,5 milliards FCFA (-24%) consécutivement à une baisse drastique des quantités importées de 221 055 tonnes (-26,3%). L'Inde et la Thaïlande, qui fournissent 90% du riz importé au Cameroun ont été les plus touchés par la réduction soit des baisses respectives de 124 tonnes et 52,7 tonnes.
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Le riz est pourtant l'une des denrées les plus consommées dans ce pays de 28 millions d'habitants. Cette baisse des importations ne traduit pas un repli de la demande mais est davantage le résultat de la politique gouvernementale visant à réduire progressivement les importations. L'objectif étant d'encourager la production locale mais aussi, tordre le cou aux circuits frauduleux de réexportation vers le Nigéria avec qui le Cameroun partage plus de 2 100 km de frontières.
Sur ce deuxième point, il faut savoir que depuis plusieurs années, le Cameroun importe plus de riz qu'il n'en consomme sur place. En 2021, le gouvernement estimait la demande nationale de cette céréale autour de 580 000 tonnes dont 24,2% pouvait être satisfaite par une production locale estimée à environ 140 710 tonnes. En supposant que la demande nationale n'a pas explosé, ces statistiques officielles permettent de constater qu'en 2022 par exemple, le pays a importé le double des quantités requises pour couvrir la demande restante, soit plus de 400 000 tonnes. En 2023, ce serait également 182 000 tonnes que le pays a importées en plus.
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Le gap est ainsi acheminé vers les pays voisins où les prix sont jugés plus rémunérateurs par les opérateurs économiques. Selon l'INS, l'explosion de la taxe à l'importation du riz (110%) décidée par les autorités nigérianes en 2014 a favorisé l'émergence des circuits de réexportations au Cameroun, où cette denrée est détaxée à l'import. Le phénomène s'est même amplifié provoquant de fortes pénuries sur le marché en 2023, ce qui a amené les autorités à l'interdire complètement.
Cédrick JIONGO
La Rédaction
Publié le 14/05/24 14:22
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