Selon une enquête que vient de publier le Comité national économique et financier (CNEF) du Cameroun, la quasi-totalité des établissements de crédits font preuve d'opacité vis-à-vis de leurs clients, en ce qui concerne la rémunération des comptes d'épargne sur livret.
En effet, révèle le CNEF, sur les 17 établissements bancaires en activité dans le pays à fin 2022, seule la BICEC et SCB, font signer aux clients des conventions d'ouverture de comptes d'épargne dans lesquelles figurent formellement les modalités de calcul des intérêts créditeurs fixées par l'arrêté n° 00244/MINEFI/DCE/D du 05 avril 1989 du ministre des Finances.
" Toutes les autres banques font signer aux clients des formulaires d'ouverture de compte uniques valables à la fois pour le compte courant/chèque et pour le compte d'épargne. Ces formulaires ne contiennent généralement que des informations relatives à l'identification du client, sa filiation, les obligations des clients et les sanctions applicables en cas de non-respect de celles-ci. En ce qui concerne la rémunération de l'épargne, ils mentionnent uniquement, dans de rares cas, que les taux créditeurs peuvent varier en fonction des conditions du marché ", souligne le CNEF.
Or en vertu du texte sus-cité, les établissements sont tenus de communiquer à leurs clients préalablement à l'ouverture d'un compte d'épargne, les modalités de calcul des intérêts créditeurs et des prélèvements divers au profit de l'État, ainsi que l'échéancier des versements des intérêts créditeurs.
L'enquête du CNEF a notamment permis de constater que ces banques mettent généralement en avant le taux créditeur minimum (TCM) de 2,45% fixé par la banque centrale et destiné à garantir un minimum de rémunération aux petits épargnants. Elles omettent de préciser formellement que ce taux est susceptible de varier en fonction des conditions de marché, ce qui signifie que les intérêts générés sont susceptibles de connaître des variations à la hausse.
Par ailleurs, certaines banques ne mentionnent nulle part les modalités de calcul, notamment le solde pris en compte pour déterminer les intérêts créditeurs et la période sur laquelle porte l'arrêté́ des comptes.
Des omissions qui selon, le CNEF, violent les textes en vigueur et ne permettent pas aux clients d'évaluer à l'avance le montant des intérêts qui devraient leur être versé par leur banque, ni même de vérifier si le montant qu'ils perçoivent est correct.
Compte d'épargne et compte courant
L'enquête du CNEF a également permis de constater que des banques sous prétexte de la digitalisation de leurs services donnent la possibilité́ aux clients d'effectuer des transactions avec des tiers à partir de leurs comptes d'épargne, à l'aide de cartes ou d'applications bancaires.
" Cette pratique est cependant contraire à la réglementation et préjudiciable aux intérêts des clients", pointe l'institution gouvernementale qui soupçonne que cette pratique devenue courante dans le pays, ne vise ni plus ni moins qu'à ponctionner davantage l'épargne de la clientèle.
" L'utilisation des comptes d'épargne comme des comptes courants a pour conséquence de faire payer aux clients des frais de services (cartes, applications bancaires, assurances, etc.) sur le compte d'épargne. Par ailleurs, elle contribue à la réduction de la rémunération à verser à l'épargnant, les intérêts étant calculés par quinzaine ".
Cédrick Jiongo
La Rédaction
Publié le 25/09/23 15:32
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