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Dans la zone CEMAC, la surliquidité bancaire, identifiée par la Banque Centrale comme un frein à la transmission de sa politique monétaire, serait entretenue par les filiales de groupes bancaires. Le constat émane d'un rapport du FMI publié fin décembre, et dans lequel la BEAC dit avoir mené une enquête auprès de la cinquantaine d'établissements de crédits qui opèrent dans cette région.
L'institut d'émission monétaire ne donne pas de chiffres mais indique que les filiales des multinationales détiendraient les excédents de liquidités "les plus importants" du système bancaire. A fin juin 2023, les banques de la région détenaient des réserves libres ou liquidités excédentaires de 955,7 milliards FCFA. Cet argent représente les sommes que les banques détiennent dans leurs comptes après avoir constitué les réserves obligatoires, et qui n'est pas injecté dans l'économie, ni placé à la BEAC.
"Les politiques des maisons mères constituent les principaux obstacles à leur participation aux opérations de reprise de liquidité de la BEAC et au marché interbancaire de la CEMAC", peut-on lire dans le rapport consulté par Sika Finance. La BEAC n'explique pas clairement les raisons de cette réticence affichée des multinationales mais reconnaît que les taux d'intérêt sur ses opérations de retrait de liquidité "peuvent sembler relativement bas" et donc pas intéressantes pour les multinationales.
D'un autre point de vue, la forte concentration des liquidités excédentaires par filiales des groupes bancaires sur ordre de leur maison mère peut traduire un climat de méfiance vis-à -vis des États de la région. Une source autorisée rapporte que les maisons mères des groupe internationaux, dans un souci d'assainissement de leur bilan, proscrivent les placements sur les titres publics émis par les États dont la note de crédit est jugée "extrêmement spéculative" par les agences de notation. Or la totalité des pays de la région se situent dans cette catégorie voire en dessous.
Le Cameroun, première économie de la CEMAC a été déclassé en août dernier à Caa1 par Moody's et CCC+ par S&P suite à plusieurs retards de paiement sur sa dette commerciale. L'incertitude politique au Gabon, après le coup d'État, a suffi pour que les agences internationales détériorent la perspective sur la note du Gabon tandis que le Congo reste englué à "CCC" en raison de sa grande dépendance au pétrole. Les 3 autres pays que sont la RCA, le Tchad et la Guinée Équatoriale ne sont pas notés.
Voir aussi : CEMAC : La BEAC va émettre ses premiers titres de créances en vue de contrer la surliquidité bancaire
Pour éponger plus efficacement l'excès de liquidité de ces banques la BEAC a notamment opté pour l'émission de Bons du Trésor sur des maturités comprises entre 14 et 28 jours. En particulier, la BEAC a indiqué qu'elle continuerait à drainer des liquidités par le biais d'opérations hebdomadaires et d'opérations d'absorption de liquidités de longue durée et qu'elle poursuivrait ses consultations avec les banques en excès de liquidités afin d'accroître leur participation à ces opérations.
Cédrick Jiongo
La Rédaction
Publié le 04/01/24 07:13
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