Côte d’Ivoire : ''Des perspectives prometteuses pour les secteurs énergétique, pétrolier et minier''

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Face à la presse ce 6 juin à l'auditorium de la Primature à Abidjan pour un grand oral dans le cadre de la tribune d'échanges ‘'Les rendez-vous du gouvernement'', initié par le CICG (la communication gouvernementale), Mamadou Sangafowa-Coulibaly, ministre ivoirien en charge des Mines, du Pétrole et de l'Energie, a fait le tour d'horizon pour relever les enjeux, les défis et les opportunités de ces secteurs stratégiques en pleine mutation en Côte d'Ivoire.

C'est autour du thème ‘'Politique des ressources minérales et de l'énergie : Défis, Enjeux et Perspectives'', que Mamadou Sangafowa a tenu en haleine l'auditoire durant 3 heures et demie pour porter son message et répondre aux questions soulevées.

D'entrée, le conférencier a révélé que la Côte d'Ivoire dispose de l'un des systèmes de production et de distribution d'énergie électrique des plus viables et résilients en Afrique au regard des chiffres édifiants sur la période 2011 à 2023, où la capacité de production a plus que doublé en 12 ans, passant de 1 391 MW à 2 907 MW, soit une progression de 109%.

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Sur la période, ‘'ce sont au total 1700 milliards FCFA qui ont été investis dans la production, le transport et la distribution d'électricité, dont 1000 milliards FCFA par le secteur privé. Pendant que les investissements en cours s'élèvent à 1221 milliards FCFA'', a-t-il indiqué.

Le nombre de localités électrifiées qui était de 2 851 a atteint 7 508 sur cette période, faisant du coup passer le taux de couverture du pays de 33% à 88%, avec un objectif de 100% visé à l'horizon 2025. Le taux d'accès a lui bondi de 74% à 97%. De 1,1 million d'abonnés à l'électricité en 2011, on compte un peu plus de 4 millions à fin 2023. Le temps moyen de coupure qui était de 47h/an en 2011 est tombé à 29h/an en 2023.

Les défis liés au secteur énergétique

Faisant cas des défis dans le secteur de l'énergie, il a cité la concentration des groupes de production dans la partie Sud du pays à l'origine de la fragilité de la qualité du produit, le besoin d'investissement dans les lignes de transport, les ouvrages de distribution, les équipements de télé conduite et de protection, etc.

Relativement à l'année en cours il dira : ‘' Notre offre d'électricité connaît cette année des contraintes caractérisées, dues particulièrement à l'arrivée retardée de groupes de production et de pannes. Au mois d'avril dernier, trois groupes de production d'une puissance cumulée de 653 MW étaient à l'arrêt, soit 21% de notre capacité totale de production. Deux de ces groupes totalisant 488 MW le sont toujours''.

Une série d'initiatives est en cours pour surmonter ces défis. Il s'agit entre autres de l'accélération de l'exploitation des champs gaziers, la construction de gazoducs pour relier le pays aux pays producteurs et consommateurs de gaz naturel, la construction d'infrastructures d'importation, de stockage et d'exportation de gaz naturel. En outre, le ministre annonce la construction de centrales de production en maîtrise d'ouvrage publique, et l'accélération de la construction de centrales des producteurs indépendants, l'optimisation continue des charges en plus de l'amélioration de la gouvernance de l'ensemble du secteur.

Les hydrocarbures offrent de bonnes perspectives pour le secteur énergétique

Le ministre Mamadou Sangafowa souligne des perspectives prometteuses pour le secteur de l'électricité avec les récentes découvertes de gaz naturel aux larges des côtes de la Côte d'Ivoire qui est ‘'désormais classé comme une source d'énergie de transition vers les énergies renouvelables, permettra à notre pays d'accéder, d'ici 2030, à une énergie électrique abordable pour les ménages et les entreprises et d'opérer sa transition énergétique avec plus de certitude''.

Des progrès ont été réalisés ces dernières années dans le secteur pétrolier, grâce notamment à la réforme opérée en 2012 ayant permis d'attirer davantage d'investissements privés. Ainsi, de 2011 à 2023, ce sont plus de 1 200 milliards FCFA qui ont été investis dans la recherche et 4 513 milliards FCFA dans l'exploitation.

Baisse de la subvention au carburant

Les efforts du gouvernement en termes de subvention aux carburants, à savoir l'essence et le gasoil se chiffrent à 726 milliards FCFA en 2022, 86 milliards FCFA en 2023 et 31 milliards FCFA à fin mai 2024, soit un total cumulé de 843 milliards FCFA. Pour le gaz butane, le soutien de l'Etat qui a bénéficié aux ménages s'élève à un total de 417 milliards FCFA de 2022 à fin mai 2024. Le défi majeur de la Côte d'Ivoire dans le secteur des hydrocarbures reste l'accès aux financements et au savoir-faire pour l'exploration et l'exploitation des ressources pétrolières.

La Côte d'Ivoire se doit relever le défi de l'investissement. Au niveau de la transformation des produits pétroliers, il incombe de préserver et de renforcer la SIR, la raffinerie nationale, dans un environnement sous régional concurrentiel. La distribution des produits pétroliers présente également des enjeux. Il s'agit d'améliorer la qualité des produits, de renforcer et de sécuriser le maillage de la distribution sécurisée.

Pour répondre aux enjeux de ce secteur, le pays s'est résolument engagé dans le projet de création de la Banque africaine de l'énergie (BAE). En outre, la plateforme numérique dédiée au contenu local dans les activités pétrolières et gazières été lancé, afin de permettre aux Ivoiriens de véritablement bénéficier des retombées économiques de l'exploitation pétro-gazière.

Selon le ministre, le montant total des projets structurants identifiés à date dans le secteur pétro-gazier, à réaliser d'ici 2030, s'élève à plus de 2 040 milliards FCFA. Avec ces projets et sur la base de ses réserves actuelles, la Côte d'Ivoire se projette à devenir pays exportateur de pétrole brut à l'horizon 2030 et aura la possibilité d'intégrer, s'il le souhaite, l'Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP).

Le secteur minier en plein essor avec l'accroissement des permis de recherche

S'agissant du secteur minier, il a noté que le nombre de permis de recherche qui était de 120 en 2012 est passé à 189 en 2023, tandis que les permis et projets d'exploitation en cours sont passés de 9 à 28 sur la même période.
Les productions annuelles de minerais d'or, de manganèse et de nickel, etc., se sont fortement accrues, de même que l'exploitation minière artisanale et à petite échelle qui connaît un véritable essor. Les investissements annuels privés dans le secteur ont été multipliés par six entre 2012 et 2023, pour s'établir à 386 milliards FCFA à fin 2023. Les recettes fiscales perçues par l'Etat, quant à elles, se sont chiffrées à 372 milliards FCFA en 2023, soit près de 20 fois leur niveau de 2012.

Des mesures pour limiter la pratique de l'orpaillage clandestin

L'invité su CICG, mentionne par ailleurs que l'orpaillage clandestin reste un problème dans le pays. ‘'Sa pratique représente un danger pour l'environnement, la santé des populations et la sécurité nationale, ainsi qu'un manque à gagner inestimable pour les populations rurales et l'Etat'', s'est-il exprimé.

Pour adresser cette question de l'orpaillage illégal, le ministre précise que le code révisé offrira la possibilité de faire cohabiter les grands permis avec les autorisations artisanales d'exploitation minières. Il est également prévu la mise en place d'un comptoir national d'achat d'or et l'installation d'une unité d'affinage d'or. Le nouveau code va mettre l'accent sur la transformation locale des minerais et organisera l'exploitation transparente des ressources ainsi que de la répartition équitable des profits entre les parties prenantes.

Mamadou Sangafowa a souligné que l'objectif du gouvernement est de faire du secteur des ressources minérales et énergétiques‘' le principal pilier de la vision du président Alassane Ouattara qui est de faire de la Côte d'Ivoire un pays à revenu intermédiaire de la classe supérieure à l'horizon 2030''.

Narcisse Angan

Publié le 06/06/24 19:41

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