Covid-19 : La CEA et l’initiative ONE plaident pour une réduction des coûts des transferts de fonds

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La baisse attendue des envois de fonds cette année du fait de la pandémie de la Covid-19, suscite énormément d'inquiétudes à travers la planète. En effet, les transferts de fonds des migrants constituent à ce jour une source de financement indispensable pour de nombreux pays, en particulier les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire ; loin devant l'aide publique au développement, les flux de capitaux privés et les investissements directs étrangers (IDE).

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De fait, selon les prévisions de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) basées sur les projections de la Banque mondiale, les envois de fonds en Afrique pourraient chuter de 21% à 67 milliards de dollars en 2020.

Comparé aux 85 milliards de dollars de transferts de fonds que les migrants ont envoyé à leurs proches sur le continent en 2019, cela équivaut à une perte sèche de 18 milliards de dollars. Ce qui signifie que les personnes dont la survie en dépend pourraient basculer brutalement dans l'extrême pauvreté.

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Pour preuve, des millions de personnes se servent des transferts de fonds pour couvrir leurs besoins essentiels. On estime par exemple que cet argent est utilisé, aux trois quarts, pour acheter des produits alimentaires ou pour couvrir les dépenses de santé, d'éducation et de logement.

Préserver cette ligne de revenus revêt donc une importance capitale pour ces personnes n'ayant pas accès aux filets de sécurité économique et sociale, alors que le monde se trouve dans une période de récession économique sans précédent.

C'est dans ce contexte que la CEA et l'organisation internationale de lutte contre la pauvreté ONE campaign plaident pour une réduction des coûts liés à aux transferts de fonds afin de préserver la bouée de sauvetage qu'ils constituent dans cette période de grande incertitude.

Pour ces deux organisations, ces coûts de transfert d'argent sont onéreux et peuvent paraître suicidaires, surtout dans cette période.

A titre d'illustration, l'édition 2018 du célèbre magazine Money and Banking a révélé que les expéditeurs ont payé environ 30 milliards de dollars en frais en 2017.

En outre, selon la Banque mondiale, le coût mondial médian d'un envoi de 500 dollars est de 5% alors que le coût de l'envoi de 200 dollars est de 7%.

Il ressort ainsi que les coûts des transferts de fonds restent relativement élevés au niveau mondial par rapport à la cible de 3% fixée dans l'objectif 10 de développement durable.

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Pour augmenter les transferts de fonds pendant la crise sanitaire, la CEA et ONE souhaitent notamment que les pays du G20 modifient leurs régimes nationaux de transferts de fonds, ainsi que les réglementations bancaires connexes, afin de ramener le coût des envois de fonds à un niveau proche de zéro jusqu'à la fin de la pandémie.

Elles soulignent également la nécessité que les gouvernements du monde devraient davantage promouvoir la numérisation de la chaîne de valeur des transferts de fonds, de l'expéditeur au destinataire, afin d'augmenter les volumes, de réduire les coûts et de faciliter l'envoi d'argent.

Mais aussi le fait que tous les pays devraient inclure les travailleurs migrants dans les programmes de protection sociale et de relance et prolonger les visas afin que les migrants puissent continuer à travailler et à envoyer de l'argent dans leur pays d'origine.

Dr Ange Ponou

Publié le 08/10/20 16:01

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