L'australien Genmin Limited vient de franchir un nouveau cap stratégique dans le développement du gisement de fer de Baniaka, au sud-est du Gabon. La compagnie a annoncé la signature d'une lettre d'intention avec Sino-Hunan International Engineering and Development (SHICO), entreprise publique chinoise, qui se positionne désormais comme un acteur central du financement et de l'industrialisation du projet. Baniaka entre ainsi dans une phase de négociation exclusive censée sécuriser les fonds nécessaires au démarrage des opérations minières.
Selon les termes de l'accord, SHICO se dit prête à mobiliser ou à procurer 60% du financement requis pour lancer la production initiale, évaluée à 250 millions USD. Ce soutien financier d'environ 150 millions USD, serait complété par une contribution de 40% de Genmin. La lettre d'intention ouvre également la voie à une éventuelle entrée de la société chinoise au capital de Genmin, marqueur d'un engagement stratégique plus profond autour de Baniaka.
Au-delà de l'aspect financier, SHICO envisage également d'intégrer ses capacités techniques afin d'optimiser la construction et l'exploitation du site. Une perspective qui s'inscrit dans la continuité des premiers partenariats déjà engagés avec d'autres entreprises chinoises, notamment Sinohydro et PowerChina. Parallèlement, SHICO se réserve la possibilité de conclure un contrat d'achat sur cinq ans, ce qui offrirait à Genmin un débouché commercial sécurisé dès l'entrée en production.
Le projet Baniaka, qui dispose d'une ressource confirmée de 758,7 millions de tonnes à 36,7% de teneur, voit également sa trajectoire revue à la hausse. Genmin vise désormais une production initiale de 5 millions de tonnes par an, soit deux millions de tonnes de plus que les prévisions établies en 2024. Le développement s'inscrit dans un plan stratégique de dix ans permettant une montée progressive de la capacité, avec pour horizon le seuil de 10 millions de tonnes annuelles à moyen terme.
La signature du mémorandum d'entente qui doit suivre dans les prochains jours sera essentielle, car celui-ci précisera les modalités financières, les mécanismes EPC ainsi que les conditions d'approvisionnement chinois. Pour le Gabon, ce partenariat pourrait marquer l'entrée du pays dans une nouvelle dynamique minière, articulée autour d'investissements étrangers massifs mais aussi d'une réorganisation des filières industrielles avec plus de transformation locale attendue.
Cette annonce intervient dans un contexte où Comilog/Eramet a récemment exprimé sa volonté de s'aligner sur la stratégie de l'État gabonais visant à transformer localement une part croissante du manganèse d'ici 2029. L'arrivée d'un nouveau partenaire chinois sur Baniaka renforce donc non seulement l'attractivité du secteur extractif gabonais, mais confirme également, par ricochet, le potentiel minier considérable du pays et l'intérêt croissant qu'il suscite auprès des investisseurs internationaux.
La Rédaction
Publié le 01/12/25 16:05


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