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L'annonce, il y a quelques jours à peine d'un financement de 1,8 milliard de dollars, structuré par Citic Holding IF Group pour la ligne ferroviaire Bélinga-Mayumba, représente un jalon majeur dans l'histoire des infrastructures gabonaises. Ce montage financier, adossé à de puissants partenaires étrangers tels que le sud-africain Thelo Group et l'égyptien EGAAD, crédibilise un projet estimé à plus de 10 milliards de dollars. Jusqu'ici, les grandes ambitions ferroviaires gabonaises étaient souvent freinées par l'absence de garanties financières solides. L'arrivée d'un consortium international de cette envergure marque une étape de confiance et de faisabilité dans la stratégie de transformation logistique du pays.
Et pour cause, ce financement ne se limite pas à une simple injection de capitaux. Il illustre un pari des investisseurs sur le potentiel gabonais, notamment dans les secteurs minier et logistique. La ligne Bélinga-Mayumba, longue de 972 km, vise avant tout à transporter le minerai de fer jusqu'à un futur port en eaux profondes. Mais sa structuration financière ouvre la porte à une intégration beaucoup plus large intégrant la desserte d'unités industrielles, des connexions interprovinciales et la facilitation des échanges régionaux. Ce corridor économique, s'il est mené à terme, ferait du Gabon une plaque tournante stratégique en Afrique centrale, capable de rivaliser avec les grands hubs miniers du continent.
L'annonce résonne particulièrement à l'heure où le pays s'attèle à la remise à niveau du Transgabonais, unique ligne ferroviaire en activité, construite dans les années 1980 et aujourd'hui partiellement réhabilitée. Alors que l'État a mobilisé plus de 12 milliards de FCFA en 2025 pour renforcer la sécurité et la fiabilité de cet axe vital au transport du manganèse, l'arrivée du financement de Citic Holding IF Group montre une volonté d'articuler modernisation et expansion. Le Gabon attire désormais des partenaires pour construire de nouvelles infrastructures qui viendront compléter et diversifier le réseau ferroviaire national.
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Ce mouvement qui allie rénovation du Transgabonais et lancement de la ligne Bélinga-Mayumba, traduit une approche stratégique visant à créer un système ferroviaire plus robuste, plus moderne et mieux connecté aux besoins économiques. La Banque mondiale avait d'ailleurs souligné qu'un rail fiable réduit les coûts logistiques et renforce la compétitivité. Dans un contexte où le transport ferroviaire soutient près de 90% des exportations de manganèse, le Gabon gagne en crédibilité en sécurisant des financements internationaux et en structurant des projets à long terme.
L'aboutissement de ce financement inédit qui représente 18% du montant total nécessaire, démontre que le Gabon n'est plus seulement un terrain d'exploitation des ressources, mais un acteur attractif pour les grands investisseurs en infrastructures. Si les projets du Transgabonais modernisé et la ligne Bélinga-Mayumba avancent de front, le pays disposera, d'ici la fin de la décennie, d'un réseau ferroviaire à la fois rénové et élargi. Ce qui serait un atout décisif pour son industrie extractive, mais aussi pour sa diversification économique, confirmant que le rail reste la colonne vertébrale de l'intégration nationale et de la compétitivité gabonaise.
Narcisse Angan
Publié le 05/09/25 10:18