Selon les dernières statistiques de l'Institut national de la statistique de Guinée équatoriale (Inege), la production nationale de boissons a atteint 733 699 hectolitres en 2024, en hausse de 3,25% par rapport aux 710 611 hectolitres enregistrés en 2023. La bière reste le moteur principal de cette croissance, avec 451 838 hectolitres produits sur l'année, contre 454 541 un an plus tôt, soit une baisse marginale de 0,59%. Sur le plan trimestriel, la production de bière a progressé de 19% entre le premier et le deuxième trimestre, avant de se stabiliser autour de 115 000 hectolitres au second semestre.
La production de boissons gazeuses a, quant à elle, connu une nette accélération, passant de 113 553 hectolitres en 2023 à 142 726 hectolitres en 2024, soit une progression annuelle de 25,7%. Ce dynamisme se reflète notamment sur le premier trimestre 2024, qui a vu une hausse de 50,7% par rapport au premier trimestre 2023. Le segment du vin enregistre une légère contraction de 2,37% sur l'année, avec 139 135 hectolitres produits contre 142 517 en 2023, malgré un pic au troisième trimestre (44 368 hl), le plus haut niveau atteint sur deux ans.
Du côté des ventes, la tendance reste tout aussi favorable. Le chiffre d'affaires global généré par les ventes de boissons s'est élevé à 39,478 milliards de francs CFA en 2024, en hausse de 10,9% par rapport à 2023 (35,599 milliards). La bière représente la plus grande part, avec 27,287 milliards de FCFA, en progression de 7,54% sur un an. Les ventes de bière culminent au quatrième trimestre à 7,668 milliards, presque au même niveau que le pic du quatrième trimestre 2023 (7,816 milliards).
Les ventes de boissons gazeuses, elles, ont bondi de 11,6% en valeur, atteignant 6,133 milliards de FCFA contre 5,494 milliards en 2023. Le segment a affiché une régularité remarquable tout au long de l'année, avec une moyenne trimestrielle supérieure à 1,5 milliard de FCFA. Du côté du vin, les ventes ont connu un rebond spectaculaire, passant de 4,730 à 6,058 milliards de FCFA, soit une progression annuelle de 28%. Le troisième trimestre enregistre un pic à 1,835 milliard, consolidant cette tendance.
Face à cette dynamique, Soeguibe se positionne plus que jamais comme le pilier de l'industrie locale. La société a franchi en 2024 la barre symbolique des 70 millions de bouteilles produites, un record depuis sa création en 2004, alors qu'elle ne disposait alors que d'une capacité de 20 000 bouteilles.
Entre 2017 et 2024, la valeur des importations de boissons (gazeuses, alcoolisées, eaux) est passée de 85,42 à 43,28 milliards de FCFA, soit une baisse de 49,3%. Le point le plus bas a été atteint en 2020 (42,1 milliards), coïncidant avec la première année où Soeguibe a dépassé les 200 000 bouteilles produites. Cette corrélation alimente le discours d'un acteur qui, à défaut de tout produire, entend jouer un rôle décisif dans la souveraineté industrielle du pays.
Pour consolider ses acquis, Soeguibe a présenté en février 2025 au vice-président équato-guinéen un ambitieux plan d'expansion estimé à 10 milliards de FCFA. Il prévoit l'agrandissement de l'usine de Bata, principal site de production, et la construction d'une nouvelle unité dans la ville de Luba, sur l'île de Bioko. L'objectif est double : renforcer la couverture géographique du marché national et réduire les coûts logistiques, avec des retombées attendues sur les prix à la consommation.
En parallèle, la filiale du groupe Castel prévoit de diversifier sa gamme. D'ici fin 2025, elle veut augmenter de 50% le nombre de marques commercialisées, passant de 10 à 15. Cette stratégie vise à répondre à une demande de plus en plus segmentée, tout en consolidant sa position face à une concurrence encore marginale mais croissante.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 23/04/25 17:27
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