À l'heure où les économies africaines se réajustent dans un environnement mondial incertain, la Côte d'Ivoire affiche des perspectives économiques remarquablement robustes pour les années à venir. C'est ce qui ressort du Document de Programmation Budgétaire et Économique Pluriannuelle (DPBEP) 2026-2028, présenté récemment par le ministre des Finances et du Budget, Adama Coulibaly. Une trajectoire équilibrée, soutenue par une politique budgétaire rigoureuse et des investissements ciblés dans les secteurs prioritaires.
D'après le document de cadrage macroéconomique, la croissance du PIB devrait se maintenir au-dessus de 6 % en moyenne sur la période considérée. Après un pic prévu à 6,6 % en 2026, le rythme se modérerait légèrement à 6 % en 2027, avant de rebondir à 6,4 % en 2028. Cette performance repose sur la poursuite de la mise en œuvre du Plan National de Développement (PND) 2021–2025, les investissements structurants et la résilience du tissu économique face aux chocs extérieurs et sécuritaires.
Cette dynamique s'inscrit dans la continuité des années précédentes, où la Côte d'Ivoire s'est affirmée comme l'un des moteurs économiques de l'Afrique de l'Ouest, grâce à un pilotage macroéconomique cohérent et une diversification progressive de son économie.
Sur le front de l'inflation, les projections sont tout aussi encourageantes. Le taux d'inflation devrait tomber à 2,8 % en 2026, avant de se stabiliser à 2,5 % en 2027 et 2,2 % en 2028. Des niveaux largement inférieurs au seuil de 3 % fixé par l'UEMOA, confirmant une tendance désinflationniste favorable au pouvoir d'achat et à l'investissement.
Le déficit budgétaire, lui aussi, est maîtrisé. Il est attendu à -3 % sur toute la période, en stricte conformité avec les critères de convergence régionaux. Parallèlement, le taux d'endettement public amorce une décrue, pour atteindre 50 % du PIB d'ici 2028, bien en deçà de la norme communautaire de 70 %. Ce redressement reflète la volonté des autorités de préserver la soutenabilité de la dette tout en maintenant un effort d'investissement conséquent.
Autre signal fort : la baisse continue du ratio masse salariale/recettes fiscales, un indicateur clé de discipline budgétaire. Ce ratio, déjà aligné avec la norme UEMOA de 35 % depuis 2023, poursuivra sa trajectoire descendante pour atteindre 29 % en 2025 et 25,8 % en 2028. Ce repli traduit une meilleure efficacité de la dépense publique et une maîtrise des charges de personnel, sans remettre en cause les efforts sociaux et les recrutements ciblés.
Côté recettes, la pression fiscale progressera de 15 % en 2025 à 17 % en 2028, bien que toujours inférieure au seuil de 20 % préconisé par l'Union. Toutefois, ce niveau demeure supérieur à celui de nombreux États de la zone, signalant une mobilisation croissante des ressources internes, en lien avec les réformes fiscales en cours et la digitalisation de l'administration.
Le budget national accompagnera cette trajectoire, en forte progression. Il devrait passer de 17 321 milliards FCFA en 2026 à 20 218 milliards FCFA en 2028, traduisant un effort soutenu de l'État pour financer les infrastructures, l'inclusion sociale, l'adaptation climatique et l'égalité de genre. Ces priorités stratégiques sont appelées à structurer les choix budgétaires des trois prochaines années.
La politique budgétaire sera également guidée par le renforcement de la résilience économique, la consolidation des acquis de gouvernance et la promotion d'une croissance inclusive, capable de réduire durablement la pauvreté et les inégalités.
À l'aube d'un nouveau cycle budgétaire, la Côte d'Ivoire confirme son statut de référence en matière de gouvernance économique au sein de l'UEMOA. En respectant strictement les critères de convergence régionaux, tout en poursuivant un agenda de réformes ambitieux, le pays envoie un signal fort aux partenaires techniques, investisseurs et agences de notation.
La Rédaction
Publié le 16/06/25 14:05
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