La CEMAC veut "rééquilibrer" la répartition des postes à la tête des institutions régionales

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Le 9 avril 2024, la conférence des chefs d'Etats de la CEMAC, réunie en session extraordinaire, a mandaté le président équato-Guinéen Teodoro Obiang Nguema pour travailler avec l'organe exécutif de la région à l'effet de "trouver une solution durable pour la répartition des postes des premiers dirigeants des institutions de la CEMAC".

L'enjeu en vaut la chandelle au regard du déséquilibre observé dans la répartition des postes. La CEMAC compte 9 institutions (dont la BEAC, la COBAC, la COSUMAF...) pour une vingtaine de postes dits de premier rang. Le Cameroun, leader de la région, occupe six postes contre cinq pour le Gabon et le Congo respectivement. Le Tchad n'a que trois de ses ressortissants au sein de ces institutions alors que la Centrafrique et la Guinée Equatoriale se répartissent équitablement 4 postes.

Rééquilibrage

La répartition des postes de responsabilité au sein des institutions communautaires se fait, depuis 2010, sur le principe de rotation par ordre alphabétique français. Ce mécanisme avait été institué sur les cendres du consensus de Fort-Lamy qui fixait des postes aux pays. Dans une note à la presse, la commission explique que la problématique a été remise au goût du jour suite aux difficultés observées dans la rotation au poste du Secrétaire Général de la COBAC, l'organe en charge de la régulation du secteur bancaire dans la région. En effet, après le mandat de la Guinée Équatoriale à la présidence de la BDEAC, le poste devait par principe passer au Tchad. Mais le gouverneur de la Banque centrale étant de nationalité tchadienne, le pays n'a pas pu y nommer un de ses ressortissants en raison d'une règle de non cumul des postes de premiers dirigeants des institutions.

Ce faisant, le Tchad a passé son tour et le Cameroun a fait nommer Dieudonné Evou Mekou. Étant donné que le mandat du gouverneur de la BEAC devait s'achever 2 ans plus tard, il a été convenu de positionner le Tchad à un poste de premier responsable dans l'une des institutions une fois le mandat de ce dernier échu. N'Djamena s'est alors prononcé en faveur du poste de secrétaire général de la COBAC. Sauf que le Congo à qui le poste revenait de droit n'a pas souhaité obtempérer. Résultat des courses, la conférence des Chefs d'Etats s'est trouvée, le 5 février 2024 dans l'embarras, avec d'un côté une proposition du Tchad et une autre du Congo. Si le différend a finalement été résolu, le Tchad ayant accepté le sacrifice, il n'en demeure pas moins que de nouveaux heurts pourraient survenir à l'avenir. "Face à cette situation et aux problèmes qu'elle pose pour la répartition équilibrée des postes, les dirigeants de la CEMAC étaient partagés. Ils ont mandaté le président de la Commission (de la CEMAC, Ndlr), à mener une étude et à présenter un rapport de " nature à garantir l'équilibre des postes au sein de la Communauté " de façon durable", indique la note.

Le rapport de la commission propose 4 hypothèses avec des simulations sur une période couvrant les 25 prochaines années. Il est par exemple suggéré d'harmoniser la durée des mandats de toutes les institutions y compris la Banque centrale où le mandat est de 7 ans contre 5 ans dans la plupart des institutions. "Cette approche qui rétablit l'équilibre dans la durée des mandats, a également l'avantage d'offrir une meilleure visibilité des échéances". Chargé d'approfondir le dossier, Obiang Nguema doit proposer à ses pairs un nouveau mécanisme plus équilibré. Aucune échéance n'a été définie pour cette tâche.

Cédrick JIONGO

La Rédaction

Publié le 19/04/24 18:09

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