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Et si la stabilité financière devenait l'un des nouveaux marqueurs du renouveau africain ? Alors que les marchés émergents subissent la volatilité des taux mondiaux et la défiance des investisseurs, l'Africa Finance Corporation (AFC) vient de confirmer sa position d'exception.
L'agence Moody's a reconduit, pour la onzième année consécutive, sa note A3 assortie d'une perspective stable, saluant la solidité et la discipline d'une institution devenue la référence continentale en matière de financement d'infrastructures.
Depuis 2014, aucune dégradation, aucun faux pas. Dans un continent où le risque souverain reste souvent élevé, l'AFC maintient un profil d'investissement comparable à celui d'institutions internationales bien plus anciennes. Moody's souligne la qualité de ses actifs, la robustesse de sa liquidité et sa gestion prudente du risque. En 2024, la société basée à Lagos a franchi le cap symbolique du milliard de dollars de chiffre d'affaires, avec une croissance de 16,7% de son total de bilan, porté à 14,41 milliards de dollars.
Son ratio de solvabilité (33,6%) et ses ratios de liquidité à court terme dépassant les 190% traduisent une maîtrise exemplaire des équilibres financiers. Dans un secteur souvent perçu comme vulnérable aux chocs exogènes, ces chiffres placent l'AFC parmi les acteurs les plus résilients du continent.
‘'La confirmation par Moody's de nos notes A3/P-2 pour la onzième année consécutive témoigne de notre solidité financière et de notre résilience'', explique Samaila Zubairu, président-directeur général de l'AFC. Pour lui, cette stabilité est bien plus qu'une reconnaissance technique : c'est le résultat d'une vision stratégique, centrée sur la rigueur de gestion et la diversification des ressources.
L'AFC, dont la mission est de financer les infrastructures transformatrices du continent, a su conjuguer prudence financière et audace industrielle. Son portefeuille s'étend du corridor ferroviaire de Lobito, reliant l'Angola à la Zambie, à un investissement de 150 millions de dollars dans le complexe cuprifère de Kamoa-Kakula, le plus grand du continent. Ces projets montrent la volonté de la société de relier les économies africaines et d'ancrer leur industrialisation dans des chaînes de valeur locales.
Pour Moody's, la force de l'AFC réside aussi dans la sophistication de sa stratégie de financement. L'agence salue sa capacité à lever des fonds via des obligations vertes, des sukuk islamiques ou encore des placements privés. Son émission d'obligation hybride perpétuelle de 500 millions de dollars et son prêt syndiqué record de 1,5 milliard de dollars témoignent de la confiance des marchés internationaux.
Dans un contexte de durcissement monétaire global, rares sont les institutions africaines capables de se financer à des conditions compétitives. L'AFC fait figure d'exception. En diversifiant ses instruments et ses partenaires (du Moyen-Orient à l'Asie), elle parvient à ‘'lisser son profil de remboursement'' et à maintenir ‘'une marge de liquidité notée triple A'', selon Moody's.
La Rédaction
Publié le 06/10/25 16:28