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Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo
La République du Congo va demander à ses créanciers domestiques de rééchelonner les remboursements de ses Bons du Trésor Assimilables (BTA) et Obligations du trésor Assimilables (OTA) en cours sur le marché des titres publics de la CEMAC. Dans un communiqué publié ce 15 octobre, le ministre des Finances, Jean-Baptiste Ondaye, a invité les investisseurs à s'approcher de ses services pour s'enquérir des modalités liées à cette opération qui vise à alléger la pression sur les finances publiques. Principal émetteur de dette sur ce marché réservé aux États, le Congo doit, en effet, faire face à d'importantes échéances de remboursement au cours des deux prochaines années.
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"À fin septembre 2024, l'encours des BTA et des OTA du Congo s'élevait à 2 314 milliards FCFA (environ 4 milliards de dollars US, Ndlr), pour une maturité moyenne de 3 ans, et dont 62,7% (1 451 milliards FCFA) s'amortissent d'ici la fin de l'année 2026", indique le ministre des Finances.
Le reprofilage proposé aux investisseurs s'inscrit en droite ligne du Programme national d'optimisation de la Trésorerie (PNOT) et prévoit entre autres, un allongement de 10 ans sur la maturité du portefeuille actuel de prêts.
SNPC, BEAC, COBAC
Selon des sources proches du dossier, mais ayant requis l'anonymat, Brazzaville envisage également d'intégrer la SNPC, la compagnie pétrolière publique, comme une garantie du remboursement aux nouvelles échéances. En clair, la société affecterait en priorité les recettes pétrolières au remboursement de la dette. Une garantie supplémentaire alors que la garantie par débit d'office qui a cours sur le marché semble avoir montré ses limites. Ce mécanisme permet en effet à la BEAC de prélever automatiquement dans le compte du pays, de l'argent pour rembourser les investisseurs.
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L'économie du Congo est fortement corrélée au Pétrole. En 2025, l'or noir devrait peser 60% des recettes intérieures. Une affectation systématique de ces recettes au remboursement de la dette pourrait compromettre l'atteinte des objectifs budgétaires.
Autre garantie mise en exergue par le gouvernement congolais, c'est celle de la BEAC, qui envisagerait de participer au programme en apportant ses propres titres à l'offre d'échange. La COBAC, le gendarme bancaire, aurait également consenti à accorder une pondération à hauteur de 0% sur les nouveaux titres qui seront émis dans le cadre de l'échange.
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Réaction mitigée des investisseurs
Contacté par Sika Finance, un gestionnaire de portefeuille qui opère dans la CEMAC a indiqué que la garantie adossée aux recettes d'hydrocarbures n'était pas assez solide au vu des fluctuations que peut connaître le cours de l'or noir au cours des prochaines années. Un responsable de trésorerie au sein d'une banque camerounaise a jugé que l'offre était intéressante, mais qu'elle comportait plusieurs risques pour les investisseurs. "Ce qui nous intéresse est davantage le risque de réinvestissement, c'est-à-dire le coût d'opportunité de ce refinancement qui doit être compensé par une prime de risque conséquente que le Trésor va certainement proposer. Il y a aussi le risque lié à la faible visibilité sur le profil payeur du pays sur la nouvelle maturité projetée", a-t-il précisé, indiquant que sa banque évaluait tous ses paramètres avant de prendre la décision de souscrire à l'offre ou non.
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Trésorerie tendue
Avec une dette publique projetée à 94,5% du PIB en 2024 selon le FMI, et un service de la dette qui absorbe plus de 60% des recettes intérieures, le Congo éprouve depuis le début de l'année des difficultés à respecter ses échéances. En août dernier, le pays a fait défaut sur deux obligations d'un montant de 30,6 milliards FCFA. Pour justifier cet incident, le gouvernement a évoqué des "problèmes techniques" mais en début du mois d'octobre, au moment de la présentation du projet de loi de finances 2025, Ludovic Ngatse, ministre du Budget et des Comptes publics, a avoué que la Trésorerie du pays était "plutôt tendue", évoquant "une gestion complexe des arriérés intérieurs et extérieurs, avec une accumulation d'arriérés intérieurs et extérieurs, notamment ceux liés à la dette de marché des titres de la CEMAC".
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Un accord pour le rééchelonnement des remboursements avec ses obligataires devrait donc donner plus de flexibilité au pays, mais également d'allouer des ressources vers d'autres projets que le service de la dette.
Cédrick JIONGO
La Rédaction
Publié le 15/10/24 18:36
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