Le gouvernement gabonais a déboursé 28,3 milliards FCFA pour apurer ses dettes envers sept institutions multilatérales, une opération rare et hautement symbolique. Les paiements couvrent notamment 12,3 milliards FCFA à la Banque africaine de développement (BAD), 8,8 milliards FCFA à l'Agence française de développement (AFD) et 4 milliards FCFA au Fonds monétaire international (FMI).
En réglant également ses arriérés auprès de la Banque mondiale (2,2 milliards FCFA), de la BEI/FED (183,4 millions FCFA), du FIDA (458,1 millions FCFA) et de la BADEA (284 millions FCFA), Libreville veut rétablir la confiance avec ses créanciers et éviter toute suspension de coopération.
Mais cette régularisation s'effectue en prélude du cycle budgétaire 2026. Le Projet de Loi de Finances 2026 prévoit en effet une montée en puissance des prêts-projets à décaissement rapide dans des secteurs jugés stratégiques : énergie, numérique, santé et infrastructures. Selon les annexes du document voté le 29 octobre dernier, les nouveaux financements extérieurs attendus s'élèveront à environ 315 milliards FCFA, dont plus du tiers proviendra des institutions que le Gabon vient précisément de rembourser.
Parmi les principaux projets, figurent plusieurs programmes cofinancés avec la BAD et la Banque mondiale : le Programme d'appui au secteur de l'énergie (PASE), la phase II du Projet d'appui à la diversification de l'économie (PADEG II), ainsi que des initiatives de modernisation urbaine financées par l'AFD. D'après les dispositions budgétaires, ces projets concentreront à eux seuls plus de 120 milliards FCFA de financements nouveaux en 2026.
Le gouvernement espère qu'en rétablissant sa signature financière, il pourra activer plus rapidement les tranches de financement déjà approuvées, mais bloquées pour raisons administratives ou de solvabilité. A noter que cette stratégie s'inscrit dans la logique d'assainissement de la dette publique. Ces 28,3 milliards FCFA de remboursements ne sont donc pas une simple opération comptable, mais un signal stratégique que Libreville est capable de négocier de nouveaux prêts-projets structurants sans subir les pénalités des défauts de paiement.
La Rédaction
Publié le 05/11/25 08:47


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