Le Gabon veut rompre avec les programmes économiques dictés par le FMI

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Le Gabon veut donner un autre visage à la coopération qu'il entretient avec le Fonds monétaire international (FMI). Après plusieurs expériences " jugées peu concluantes ", les autorités du pays entendent désormais concevoir elles-mêmes leur futur programme économique avant de solliciter un soutien financier auprès de l'institution de Bretton Woods.

" Le Gabon a aujourd'hui 17 programmes avec le FMI. Ces programmes n'ont pas créé la croissance et le développement que souhaitent les Gabonais ", a déclaré Henri-Claude Oyima, ministre d'État en charge de l'Économie, des Finances, de la Dette, des Participations et de la Lutte contre la vie chère, dans une interview accordée le 26 mai 2025, à la chaîne TV5 Monde.

Le membre du gouvernement s'est engagé à mettre en place une nouvelle approche. A en croire ce dernier, il s'agit d'un programme qui sera pensé localement, avec une implication directe des forces vives nationales, avant toute validation par le FMI. Cette déclaration intervient dans un contexte où Libreville souhaite relancer les discussions avec le Fonds, après l'échec du précédent programme triennal approuvé le 28 juillet 2021, dans le cadre du Mécanisme élargi de crédit (MEDC). Ce programme, d'une durée de trois ans, n'a pas permis d'atteindre les résultats escomptés en matière de stabilité macroéconomique et de croissance inclusive.

La nouvelle orientation prônée par le gouvernement gabonais s'oppose à la logique traditionnelle des programmes FMI, généralement assortis de conditions strictes. Ces dernières incluent souvent des ajustements budgétaires, des réformes fiscales et structurelles, et des révisions des politiques publiques avant tout décaissement de fonds. Bien que ces mesures visent, selon le FMI, à assurer la viabilité de la dette et la stabilité économique, elles suscitent parfois des tensions sociales, en particulier lorsqu'elles impliquent une réduction des dépenses publiques dans les secteurs sociaux.

Selon Henri-Claude Oyima, il est temps pour le Gabon de reprendre la main sur la définition de ses priorités économiques. " Nous allons lancer dans les prochains jours une réforme économique. Lorsque nous aurons bâti ce programme, nous nous tournerons ensuite vers les financiers extérieurs ", a-t-il précisé, soulignant les potentialités internes du pays et sa volonté de " ne plus solliciter l'extérieur avant d'avoir fait le travail en interne ".

La prochaine mission du FMI est attendue à Libreville à la mi-juin 2025, a indiqué Gomez Agou, représentant résident du Fonds, à l'issue d'une rencontre avec le vice-président Alexandre Barro Chambrier, au début du mois de mai. Cette visite pourrait marquer le début des discussions autour de cette nouvelle orientation gabonaise, centrée sur une appropriation nationale des réformes.

Avec cette initiative, le Gabon espère bâtir un programme économique plus adapté à ses réalités sociales et structurelles, tout en s'assurant du soutien financier du FMI. Il s'agit, pour les autorités, d'écrire " une nouvelle page " dans la gestion économique du pays.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 27/05/25 11:43

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